Trois musées dédiés à la mémoire de la traite et de l’esclavage en France

Mardi 10 Mai 2016 - 13:45

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Bordeaux, Nantes et la Guadeloupe plus récemment, possèdent dans leurs agglomérations respectives des musées d’expression et de mémoire de la traite et de l’esclavage.

Memorial Acte Guadeloupe Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage

Le dernier musée en date se situe à la Guadeloupe où un ambitieux projet de construction du Mémorial ACTe, Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage, mais aussi de recherches et de productions culturelles, a été ouvert l’année dernière. C’est un musée construit sur le site de l’ancienne usine Darboussier à Pointe-à-Pitre. A l’identique de ce lieu de connaissance et de diffusion des savoirs, d’envergure internationale, il existe deux autres lieux à Bordeaux et à Nantes.

A Bordeaux, le musée d’Aquitaine présente l’histoire de Bordeaux et sa région, de la préhistoire au 20e siècle. Ses collections, issues de plusieurs musées et dépôts qui se sont succédé depuis le 18e siècle, ont été réunies en 1960 en un musée archéologique qui prit le nom de musée d’Aquitaine en 1963. Situé au cœur de la ville, il occupe depuis 1987 les locaux de l’ancienne faculté des lettres et des sciences construite à la fin du 19e siècle par l’architecte Pierre-Charles Durand, sur l’emplacement du couvent des Feuillants où Michel de Montaigne fut enterré en 1592.

Bordeaux et sa région ont connu une croissance déterminante grâce à la demande des marchés du Nord de l’Europe mais surtout par le développement des échanges avec les îles d’Amérique, en particulier Saint-Domingue (future Haïti). Au fur et à mesure, Bordeaux, qui pratique d’abord le commerce en droiture avec les Antilles à la recherche des produits exotiques que représentent le sucre, le café, le cacao, le bois précieux, se livre à partir de 1729 à la traite négrière par la mise en place du commerce triangulaire. La Révolution de 1789, qui trouve racine dans le mécontentement social général et qui s’inspire dans ses principes d’écrits philosophiques à l’instar de ceux de Montesquieu, célèbre pour son ouvrage intitulé de l’Esprit des Lois, ne tarde pas à déchaîner les passions. Consécutivement à l’instabilité politique qui s’ensuit, la Terreur qui s’installe, la guerre qui menace et le cours des assignats qui s’effondre, l’activité économique ne cesse alors de décliner. Les révoltes, puis l’Indépendance de Saint-Domingue influencent le cours de l’histoire bordelaise. Le musée possède un riche fond sur la traite, l’esclavage, les abolitions, Toussaint Louverture. La mise à disposition au sein du musée régional d’une grande salle consacrée à l’esclavage et la mise en réseau avec Nantes sont en cours.

A Nantes, c’est le Château des Ducs de Bretagne qui a vocation de musée. Cet établissement a vu le jour après quinze ans de travaux et trois ans de fermeture totale. Métamorphosé, il a rouvert ses portes au public le 9 février 2007. Devenu Musée de France, ce bâtiment, le plus ancien avec la cathédrale, se consacre à l’histoire de la ville et de la région. Il propose sept séquences chronologiques et thématiques dont l’une, la troisième, plus particulièrement consacrée au passé négrier de Nantes. La séquence consacrée à l’apogée du commerce colonial nantais, très largement fondé sur la traite des Noirs, se déploie dans les salles du Grand Logis : « un port du grand large », « une capitale négrière », « chez les messieurs du commerce » et « la ville des négociants ».

Elle décrit les mécanismes économiques du premier port négrier de France et ses conséquences sur le développement de la ville. Parmi les circuits élaborés pour les scolaires, l’un s’intitule « Nantes et la traite négrière », qui s’adresse aux 3èmes cycles de primaires et aux collégiens. Il y est associé un dossier pédagogique en ligne à destination des enseignants, avec une bibliographie et une webographie. On peut également visionner la reconstitution en trois dimensions de la ville en 1756, et parmi les premiers fascicules publiés par les éditions du Château figure Nantes et la traite négrière d’Olivier Pétré-Grenouilleau. C’est dans ce musée qu’eut lieu, en 1992-1994, la plus grande exposition française à ce jour sur l’esclavage et la traite, "Les anneaux de la mémoire". 

Au Congo, le projet de la réhabilitation du musée de Loango, avec une mise en valeur du tronçon historique de la « Route de l’esclavage », est toujours d’actualité.

 

 

 

Contact

Musée d’Aquitaine 20 cours Pasteur BORDEAUX 33000 Téléphone renseignement : 05 56 01 51 00 Télécopie : 05 56 44 24 36

Site internet : www.mairie-bordeaux.fr/musees/musee-aquitaine/museeaquitaine1.htm

Courriel : musaq@mairie-bordeaux.fr

Pour en savoir plus : http://www.chateau-nantes.fr/

MÉMORIAL ACTE GUADELOUPE

Darboussier - Rue Raspail POINTE-A-PITRE - Guadeloupe - FWI

CONTACT DIRECT

+590 (0)590 25 16 00

http://memorial-acte.fr/contact/

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Memorial Acte Guadeloupe Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage Crédit : Memorial Acte Guadeloupe

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