Conservation de la nature : signature de l'arrêté portant protection totale de la Réserve naturelle d’Itombwe

Samedi 25 Juin 2016 - 15:26

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Pour le Fonds mondial de la nature (WWF), cet acte constitue « un pas de géant dans la protection du massif forestier le plus riche d’Afrique ».

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a salué la signature, le 23 juin, par le Gouverneur de province du Sud-Kivu, Marcellin Cishambo Ruhoya, de l’arrêté provincial portant officiellement confirmation de la protection officielle de la Réserve naturelle d’Itombwe (RNI). Pour cette organisation internationale œuvrant dans la préservation de l’environnement, cet arrêté, signé en accord avec les communautés locales, et avec le soutien des partenaires, est « un moment historique qui marque une nouvelle ère pour cette Réserve ». « Cet arrêté est un soulagement pour les partenaires qui s’inquiétaient déjà de la durabilité de leurs investissements dans une réserve qui, du point de vue légal, n’était pas encore confirmée dans ses limites et donc le risque était énorme parce que les conditions de durabilité n’étaient pas garanties », a souligné le directeur national de WWF-RDC, Jean-Claude Muhindo, dans un communiqué publié à cet effet. A l’en croire, ce nouveau développement va ouvrir une voie à plus d’attraction d’investissements afin de sauver les espèces rares de la biodiversité dont la réserve regorge et ainsi attirer les touristes. Il sera donc possible, a-t-il expliqué, que la Province considère la contribution de la réserve au budget provincial et aussi en termes d’amélioration des conditions sociales de la population locale. Pour Jean-Claude Muhindo, en effet, la résilience de la RNI passera inévitablement dans la recherche de l’équilibre de la gestion durable de sa biodiversité et des emplois créés pour les communautés par la gestion soutenue des ressources naturelles renouvelables.

Cet arrêté confirmant la protection totale de la réserve est arrivé à point nommé et récompense les efforts de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, du WWF, WCS, la société civile de la province du Sud-Kivu, RACCOMI et AfriCapacity, une ONG local soutenu par le Rainforest Foundation Norway, le Réseau des Associations de Conservation Communautaire pour le Massif d’Itombwe et des autres partenaires lesquels, sans relâche ont milité pour que la Réserve soit officiellement reconnue comme une aire protégée, délimitée et gérée de manière participative en respectant le consentement libre, informé et préalable des peuples autochtones et communautés locales et puisse ainsi  bénéficier pleinement de ce statut de catégorie IV de l’IUCN. Ces efforts sont à présent récompensés, mais beaucoup reste encore à faire.

Réservoir pour les groupes importants d’espèces menacées

D’une superficie de 573 200 ha, la RNI, note-t-on, fait partie du paysage de Maiko Tayna Kahuzi Biega Itombwe, sites hautement prioritaires pour le WWF RDC. La Réserve se situe dans le massif d’Itombwe lequel est connu comme un dernier rempart pour la sauvegarde de grands singes en Afrique. Elle est aussi célèbre pour son immense richesse en biodiversité (flore et faune) représentative de l’Afrique centrale. Elle est connue comme un réservoir pour les groupes importants d’espèces menacées tels que les grands mammifères, les oiseaux et les amphibiens. Ce qui fait de la zone, a souligné le WWF dans son communiqué, un lieu unique en termes de conservation avec des écosystèmes diversifiés. Parmi ces écosystèmes sont cités les forêts de montagne humides (situées à 3 000 m d'altitude), les forêts de bambous et les salines (Malambos) connus comme des lieux où les animaux vont s’approvisionner en minéraux et en tant que lieux utilisés par certains mammifères comme des lieux de maternité. Il est, par ailleurs, noté qu’en dépit de la richesse de son habitat, la biodiversité du massif est menacée par diverses activités humaines, comme l’exploitation minière industrielle, ou braconnage par les groupes armés. Le massif forestier d’Itombwe a récemment été l’objet d’une recherche, dont un rapport alarmant qui dénonçait une baisse de 77% du nombre des gorilles de Grauer, la plus grande des sous-espèces de gorilles, étroitement apparentée au gorille de montagne. « La RNI, non seulement regorge une biodiversité exceptionnellement riche, elle mérite ce statut d’aire protégée. L’équipe de l’ICCN à la RNI félicite son Excellence M. le Gouverneur de Province, pour avoir légalisé les limites de la RNI et remercie toutes les parties prenantes et particulièrement les communautés locales et peuples autochtones pour leurs appuis et implications dans la gestion durable des ressources naturelles de la RNI », a dit le chef de site de la RNI pour l’ICCN, Ir. Onésiphore L. Bitomwa.

Lucien Dianzenza

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