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Billet. Guerre à Juba: les dirigeants sud-soudanais montrés du doigt

Mercredi 13 Juillet 2016 - 19:15

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 Plus jeune Etat de la planète ? Cela devait se fêter tous les ans avec sons et lumières autour des filles et fils du Soudan du Sud heureux d’être libres. Cela ne le peut malheureusement par la faute de deux camps tenus par deux hommes, le président et son vice-président, qui se complaisent dans le jeu des armes à feu. Résultat : des centaines de morts dans les rues de Juba, la capitale du pays, que les humanitaires ont entrepris de ramasser et stocker comme on ramasse et stocke du bois de chauffe.

 Le 9 juillet, donc, le 5è anniversaire de l’accession du Soudan du Sud à sa souveraineté s’est déroulé dans les pleurs, les enfants du pays, s’ils ne sont pas fauchés par des bombes et des obus détalent laissant tout derrière eux. Cette fois, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies a levé le ton. Ban Ki-moon s’est dit étonné, mais aussi écœuré par le comportement de dirigeants qui ne savent rien proposer d’autre à leurs compatriotes que la sueur et le sang, la mort et la famine, la précarité et le dénuement, la peur et la fuite, l’angoisse et le désarroi, la haine, la division et la honte.

Demain, sans doute, Salva Kiir Mayardit et Riek Machar, pressés par la communauté africaine et la communauté internationale se rendront à Addis-Abeba, au siège de l’Union africaine, en Ethiopie, signer un type d’accords de paix ou de cessez-le-feu, que les parties ne respecteront sans doute pas. Comme les précédents qu’ils avaient été amenés à signer quand leur rivalité s’était muée en guerre civile en 2013, presque juste après l’indépendance acquise de haute lutte, le 9 juillet 2011.

Lorsque cette indépendance fut proclamée, les nouveaux dirigeants avaient pris l’engagement de bâtir leur économie, construire leur pays, constituer une nation prospère. Les observateurs les croyaient d’autant plus que le pays regorge de ressources pétrolières immenses. Sitôt cette indépendance acquise, le Soudan du Sud entrait dans le concert des Nations comme membre à part entière de l’ONU et prenait en même temps son ticket de membre de l’UA. On a vu son équipe nationale de football se montrer dans les compétitions continentales avec les couleurs du jeune Etat.

Puis, plus rien, le président de la République et son adjoint sont devenus des ennemis, se sont découverts Dinka et Nuer, leurs ethnies d’origine offrent le prétexte aux déchirements. Dieu vienne en aide au pauvre peuple sud-soudanais !

Gankama N'Siah

Légendes et crédits photo : 

Signature d'accord entre Salva Kiir et Riek Machar / Photo DR.

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Édition Quotidienne (DB)

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