Regard sur les cinquante dernières années (1965-2015) 2001 (49) (suite du numéro précédent)

L’Affaire des disparus du beach. Il s’agit des enlèvements qui auraient été opérés en avril-mai 1999 à Brazzaville. Suite à un accord entre le gouvernement congolais, celui de la Rdc et le Hcr (Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), les Congolais de la rive droite du fleuve Congo furent autorisés à regagner leur pays. Mais, au Beach de Brazzaville, la force publique se mit à filtrer les candidats au retour et certains d’entre eux, soupçonnés « d’avoir tenu les armes », auraient été emmenés dans des directions inconnues. D’autres personnes auraient connu le même sort dans les sites de déplacés érigés dans les quartiers nord. Ainsi démarra l’affaire des disparus du beach.

Le lundi 7 mai 2001, sans surprise, après trois ans de présence, Mberi Martin se retire du gouvernement. Il était en rupture de ban avec le pouvoir. Ses prises de position, parfois diamétralement opposée à celle du gouvernement laissaient présager cette séparation. Quasiment à la même période, dans son livre : « 30 ans de révolution », Christophe Moukoueke démolit le président de l’Upads, Pascal Lissouba, un « homme qui manqua de parole ». Déstabilisant, de la part d’un fidèle parmi les fidèles. À moins qu’il ne s’agisse d’une soudaine illumination. Le discours et les comportements politiques, au Congo, se caractérisent par des variations erratiques.

Le 25 mai 1963, le Congo participe à la naissance de l’Oua (Organisation de l’unité africaine) à Addis-Abeba. 38 ans plus tard, l’Oua accouche de l’Union africaine (Ua), portée sur les fonts baptismaux à Lusaka, capitale de la Zambie, qui a accueilli du 9 au 10 juillet 2001, le 37^ème et dernier sommet de l’Oua. Il faut rappeler que l’Acte constitutif de l’Union africaine a été adopté par le 36^ème sommet de l’Oua, à Lomé (10-12 juillet 2000). Il est donc entré en vigueur depuis le 26 mai 2001, après qu’il a été ratifié par les deux tiers des Etats membres.

En dépit de la frénésie schizophrénique de certains agités de la République, se tient, du 4 au 11 août 2001, la 3^ème édition du Fespam (Festival panafricain de musique) sur le thème « Mille tambours à l’unisson pour une Afrique sans frontière ». L’ensemble traditionnel Yela Wa du Congo et le ballet Nsanda de la Rdc ont respectivement obtenu le prix Paul Kamba de l’innovation et le prix « découverte » Kouyaté Sory Kandia. L’ensemble instrumental de la Guinée a reçu le prix spectacle et les Pygmées du Congo, le prix spécial du jury. Le groupe Bisso na Bisso a reçu le prix Louis Armstrong (prix du public). L’orchestre Aragon de Cuba a, pour sa part, été primé du prix Carrière (il totalise, 62 ans d’existence). Le jury était composé du colonel Mokouami, Biks Bikouta, Claudy Siar et Alphadi). Mlle Edith Clotilde (Togo), a remporté Miss Fespam 2001. Isabelle Karé Kouagbou (Bénin) et Marika Trigot (Congo) sont ses deux dauphines.

Clément Massengo alias Doktor Fû-Manchu, journaliste à la retraite, musicien au sein de l’orchestre Rumbamberos, décède, foudroyé par une crise cardiaque, samedi 22 septembre 2001, à l’âge de 68 ans. Il est né le 23 juin 1933, à Bacongo (Brazzaville). Plus tôt, dans l’année, le 31 mai 2001, Hyacinthe Backanga, 81 ans, tirait sa révérence. Il avait dirigé le vote des membres du présidium de la Conférence nationale. Quelques mois plus tard, dans un registre plus gai, Mgr Louis Portella Mbuyu est nommé évêque le 30 octobre 2001.

Pendant que certains hommes politiques passent leur temps à pérorer, le travail se poursuit dans le pays. La route Pointe-Noire-Diosso, longue d’environ 17 km est totalement bitumée, grâce au financement de la société Agip Recherches-Congo. Elle met Diosso à dix minutes du centre-ville. Elle est officiellement inaugurée par le président de la République Denis Sassou Nguesso, lors de son séjour à Pointe-Noire, du 18 au 22 décembre dernier. Ainsi va la vie au Congo.