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Brazzaville capitale d'une Afrique apaisée

Samedi 28 Janvier 2017 - 16:45

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La réunion du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye qu’a abritée la capitale congolaise, le 27 janvier, a eu le mérite de compter parmi ses invités les principaux acteurs concernés. En particulier les cinq pays membres de cette instance (Congo, Niger, Mauritanie, Afrique du Sud, Ethiopie), ainsi que les Etats voisins de la Libye (Tchad, Tunisie, Algérie, Egypte). Elle a eu le soutien de la Ligue arabe et de l’Organisation des nations unies qui y ont dépêché leurs représentants.

Il n’a pas été question, au cours de cette rencontre, de prétendre résoudre la profonde crise libyenne par un coup de bâton magique. Tout au plus, envisager dans quelle mesure les frères ennemis de ce pays naguère en paix, dans les conditions de son époque, pourraient à nouveau offrir à ses habitants de rêver d’un avenir meilleur. Certes la Libye de Kadhafi n’était pas le meilleur des mondes, mais celle qu’elle est aujourd’hui est bien plus chaotique. D’où la mobilisation de l’Afrique pour qu’une solution juste soit trouvée à cette crise.

En 2010-2011, dans ce qui était le printemps arabe, bien d’initiatives furent prises pour sauver l’essentiel dans l’ex-Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste. La plus emblématique, conduite par des chefs d’Etat africains dans le péril de Tripoli, avait accouché d’une souris. Par le fait des puissants qui, leur conviction faite, voulaient à tout prix gagner la guerre au mépris de toute volonté d’apaisement. Ils l’ont gagnée, et ensuite célébré leur victoire après la mort de Kadhafi, sans rien proposer au chaos qui s’installait. Six ans ont passé, et les choses n’ont pas vraiment évolué.

Au cours de la conférence de presse organisée à la suite d’un huis clos de plusieurs heures autour du président du comité de haut niveau, Denis Sassou N’Guesso, les journalistes ont évoqué l’absence à ce sommet sur la Libye du maréchal Khalifa Haftar ou de ses représentants. Comment parvenir à une solution négociée dans ce pays si l’un des principaux acteurs de la crise n’est pas associé aux initiatives de paix ? La réponse du médiateur a été la suivante : « Le maréchal Haftar fait partie de la solution ; ce qui est important, c’est cette vision partagée par les amis africains de la Libye et les Libyens eux-mêmes de sortir de ce conflit par le dialogue et la négociation ».

On aurait pu, peut-être, poser aux membres du comité de haut niveau de l’UA réunis à Brazzaville, la question sur la part d’adhésion des puissances impliquées dans la guerre libyenne au processus de paix en cours actuellement. Même si elles n’ont plus du tout fait preuve de la même détermination depuis la mise en miettes de la Libye, il est certain qu’elles observent attentivement comment les uns et les autres, à Addis-Abeba ou au-delà, s’activent autour du dossier. Ce n’est pas certainement pour saboter les initiatives, mais si elles sont pour que celles qui se mettent en route réussissent, il serait de bon aloi que ces puissances les accompagnent fortement.

Pour sa part, Brazzaville a montré au long de son histoire sa disponibilité à accompagner les volontés d’apaisement pour la sous-région d’Afrique centrale et pour l’Afrique tout entière. Elle ne semble pas avoir failli sur ce point.

Gankama N'Siah

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