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Mardi 7 Février 2017 - 12:15

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Que l’Afrique quitte prochainement la Cour Pénale Internationale et s’engage dans le processus de création d’une Cour Pénale Africaine, voilà qui ne fait aucun doute même si la décision n’a pas été prise officiellement lors du dernier sommet de l’Union Africaine, la semaine dernière à Addis-Abeba. La partie est en effet jouée sur le fond, mais la mise en œuvre de cette double décision, diplomatie oblige, passe par une procédure dont les étapes ne sont pas encore tout à fait fixées. D’où le silence qu’a tenté de rompre sans succès le site Mediapart.

Répétons-le ici même une fois encore : ce retrait était inévitable dès lors que la CPI s’en prenait aux chefs d’Etat africains et à eux seuls comme elle l’a fait tout au long des dernières années. Résultant d’une approche néocoloniale de la justice cette instance ne pouvait, à plus ou moins long terme, que provoquer son implosion. Comme l’affaire dite « des biens mal acquis », montée par des ONG peu honorables dont l’Histoire se chargera plus tôt qu’on ne l’imagine de dévoiler les véritables ressorts, elle tourne lentement mais sûrement au fiasco.

Il est bien évident que des actions criminelles ont été commises et se commettent toujours en Afrique à de hauts niveaux comme partout ailleurs dans le monde. Mais il l’est tout autant que concentrer sur elle, les actions de la justice internationale sans se soucier de ce qui se passe ailleurs et sans mener sur le terrain des enquêtes dénuées d’arrière-pensées politiques relève de l’imposture pure et simple. D’où la décision de retrait qui sera rendue publique dans les semaines ou les mois à venir ; d’où aussi le choc mondial que celle-ci ne manquera pas de provoquer.

Ce que ne comprennent visiblement pas les avocats qui plaident, en Europe et ailleurs, la cause de la CPI c’est que le temps est passé où les pays africains pouvaient être traités comme des Etats de second ordre, soumis à la loi abusive des puissances qui les ont exploités pendant plusieurs siècles. Rassemblant le quart de l’humanité à échéance de deux ou trois décennies, disposant enfin des ressources naturelles qui lui furent confisquées par la colonisation, courtisée par toutes les grandes puissances, l’Afrique ne se laissera plus manœuvrer. Ceux qui ferment toujours les yeux sur cette réalité bien concrète feraient bien d’en prendre conscience sans plus tarder.

Les Dépêches de Brazzaville

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