Opinion

  • Le fait du jour

Ouesso et le processus électoral

Samedi 11 Mars 2017 - 12:43

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Fallait-il en douter un seul instant ? Non, évidemment. Aussitôt l’annonce de la tenue à Ouesso de la concertation politique divulguée, les acteurs politiques prenaient la parole. Pour confirmer ce qui semblait prévisible : tous n'ont pas pris la route ou les airs pour le chef-lieu du département de Sangha (Nord-Congo) où il était question de débattre du processus électoral.

Trois attitudes donc : ceux qui de tous leurs vœux invitaient les formations politiques de toutes les obédiences à se rendre à Ouesso ; ceux qui s’abstenaient de faire le voyage, et enfin ceux qui, pour rien au monde, ne se sentaient concernés par ce rendez-vous. Au fond, cela résume à peu près l’état d’esprit de la classe politique congolaise depuis la présidentielle du 20 mars 2016 et le référendum du 25 octobre de l’année précédente.

Sur la liste des abstentionnistes, on trouvait notamment le Collectif des partis de l’opposition congolaise. Réuni, à Brazzaville, vendredi 3 mars, ce groupement dans lequel siègent notamment l’ARD (Alliance pour la République et la démocratie) et le CAP (Congrès africain pour le progrès) a décliné l’offre de Ouesso au motif qu’il n’a pas été formellement invité.

Malgré des divergences fortes, et aussi leur émargement à ce que l’on appelle l’opposition radicale, à l'exemple du Collectif, la Fédération de l’opposition congolaise constituée par le Frocad-Idc-CJ3M n'a pas donné suite à l’opportunité de retrouver les autres forces politiques dans la Sangha. Chaque fois qu’ils ont pris la parole, les dirigeants de cette plateforme, ainsi que ceux du Collectif ont montré qu’ils n’étaient pas du tout disposés à fumer le calumet de la paix avec le gouvernement en place.

Par contre les partis dits du Centre, dans leur diversité souvent déroutante, appelaient à faire de la concertation politique de Ouesso une occasion d’obtenir de l’Exécutif la mise en application des recommandations des précédentes rencontres qui ne l'ont pas encore été. Celles-ci portent pour l’essentiel sur l’amélioration du processus électoral, afin que les compétitions pour l’attribution des sièges à l’Assemblée nationale et aux assemblées locales se déroulent avec le moins de suspicion possible. Ouesso a pourrait-on dire grouillé du beau monde de la politique, un peu comme ce fut le cas la fois dernière à Sibiti, et avant Sibiti, Dolisie, Ewo et Brazzaville.

Que va-t-il se passer pour certaines formations de l’opposition qui avaient, l’année dernière, participé à l’élection présidentielle et pu, à cette occasion, tester leur capacité de mobilisation ? N'ont-elles pas cette fois manqué l’occasion de faire fructifier leurs suffrages - suffisamment importants il faut le signaler - qui sans doute pourraient leur permettre de gagner des sièges au Parlement et dans les conseils municipaux ? Avec l’entrée en vigueur des dispositions de la nouvelle Constitution sur le statut de l’opposition politique, l'isolement ne risque- t-il pas de devenir pesant pour les partis qui n’auront pas de représentants dans les institutions électives.

S’il est difficile pour l’heure de prédire la future configuration de l’opposition et de la majorité au Congo, il est cependant certain que les élections de cette année planteront le nouveau décor du microcosme politique national. Comment les organisations politiques qui pour des récriminations avérées ou non se seront exclues du jeu électoral se comporteront-elles ? Ne répondons pas à cette question avant d’avoir palpé la mise en oeuvre des progrès accomplis à Ouesso.

Gankama N'Siah

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Le fait du jour : les derniers articles