Perspectives 2017- 2018 : les conditions pour sortir de la vulnérabilité, selon la Banque mondiale

Samedi 18 Mars 2017 - 15:30

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Sur le court et moyen terme, les défis de la RDC sont d’abord politiques, estime l’institution financière internationale. Avec les perspectives mondiales toujours un peu moroses, le pays ne peut se donner le luxe de prolonger ses tensions politiques. Mais à plus long terme, les autorités congolaises devront nécessairement déverrouiller le potentiel de croissance.

Au cours de la période 2017-2018, les projections prévoient une croissance économique de 5 % en moyenne. Des chiffres plus intéressants que ceux de 2016 où les projections sont parties de 9 %, en début d’année, pour atterrir à 2,5 %. Mais cette remontée même encourageante ne se rapproche pas de la moyenne observée entre 2010 et 2015. Pour la Banque mondiale (BM), cette reprise est le fruit d’une petite remontée de la demande mondiale des matières premières mais aussi de l’expansion de l’agriculture et des services. Avec une augmentation de la collecte des recettes domestiques, le pays pourrait bénéficier de nouveau d’une certaine marge de manœuvre. Depuis fin 2015, les mines sont en perte de vitesse dans la contribution à la croissance du pays, laissant désormais le rôle de locomotive aux industries manufacturières et au commerce de gros et de détail.  

À court et moyen terme, la plus grande crainte de la BM est l’enlisement du processus politique national et l’évolution des perspectives économiques mondiales. Leurs effets se feront ressentir directement sur la projection de croissance du pays au cours de cette période. La question politique engage la crédibilité même du pays auprès de ses partenaires au développement. Dans la durée, la clé de la relance économique reposera sur les politiques futures visant à déverrouiller le potentiel de croissance du pays. Il faudrait des investissements plus importants dans les infrastructures et le capital humain. Seule une mobilisation conséquente des ressources domestiques et extérieures peut aider à réduire les vulnérabilités macro-économiques, estime la BM. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement doit s’assurer du fonctionnement optimal des services générateurs des recettes mais aussi de l’amélioration des cadres juridiques, administratifs et institutionnels. La BM rappelle l’urgence de venir à bout des amendements au Code minier.

Toujours sur le long terme, la RDC doit gagner son pari de diversifier son économie trop dépendante des matières premières. Certes, la montée d’autres secteurs comme les industries manufacturières et le commerce de gros et détail est encourageante. Mais le pays a besoin d’une production locale compétitive. La BM va plus loin en proposant la diversification des exportations par produit et destination, la promotion à différentes échelles de la production minière et l’investissement massif dans les infrastructures. Comment en être autrement. En effet, conclut la BM, le problème de concentration géographique est réel, avec 41 % des exportations vers la Chine. Quant à la concentration par produit, c’est un autre vrai problème. Le pétrole et les mines représentent 97 % des produits exportés.   

Laurent Essolomwa

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