Migrants : réunion à Rome sur un plan visant à stopper le flux migratoire

Lundi 20 Mars 2017 - 17:59

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La rencontre regroupant les ministres de l’Intérieur du groupe de contact sur la Méditerranée a eu lieu le lundi 20 mars. Il s’agissait de discuter d’un plan devant permettre de couper la route libyenne empruntée par les migrants.

L’Union européenne avait déjà conclu un accord avec la Turquie concernant les migrants. Un an après cet accord visant à stopper les flux vers la Grèce, Bruxelles cherche toujours à établir un arrangement similaire avec la Libye, fortement compliqué par le chaos qui règne dans le pays et par l’impact économique du trafic des migrants dans certaines zones côtières.

En dépit des efforts consentis pour sauver les migrants au large des côtes libyennes, leur flux ne cesse d’augmenter. Et pas plus longtemps que dimanche, les garde-côtes italiens ont encore coordonné le secours de plus de 3.300 personnes au large de la Libye et d’autres opérations étaient en cours lundi. Ce qui devrait porter le nombre d’arrivées en Italie à quelque 20.000 depuis le début de l’année, en forte augmentation par rapport aux années précédentes.

Dans une déclaration signée par les ministres de l’Intérieur italien, français, allemand, autrichien, slovène, suisse et maltais côté européen, libyen et tunisien côté africain, les délégations présentes à Rome ont indiqué que « l’attention doit maintenant se porter sur des efforts conjoints pour mieux gérer la situation en Méditerranée centrale ». « L’objectif est de gouverner les flux migratoires » et non plus les subir », a expliqué à la presse le ministre italien de l’Intérieur, Marco Minniti, à l’issue de cette réunion à laquelle le chef du gouvernement libyen, Fayez al-Sarraj, a brièvement participé.

Le gouvernement d’union nationale libyen a demandé ces derniers jours des radars, des embarcations, des hélicoptères ou encore des véhicules tout terrain, pour un total de 800 millions d’euros, pour contrôler ses frontières sud et ses eaux territoriales, selon des sources concordantes. Mais beaucoup s’inquiètent de voir des milices armées s’emparer d’une partie du matériel. Et il faudra s’assurer que les garde-côtes « qui ont été formés remplissent précisément leur mission », a estimé le ministre français de l’Intérieur, Bruno Le Roux.

Quelque 90 garde-côtes libyens sont actuellement en train d’achever leur formation sous l’égide de l’UE, et l’Italie s’apprête à leur rendre 10 vedettes libyennes saisies en 2011. Ils devraient être opérationnels fin avril-début mai, selon Marco Minniti. Ce matériel permettra d’intercepter les migrants avant qu’ils atteignent les eaux internationales et de les conduire dans des camps en Libye garantissant des conditions dignes et un respect des droits, a-t-il expliqué. « Les migrants n’ayant pas droit à la protection internationale seraient renvoyés dans leur pays », a poursuivi Marco Minniti, sans préciser le sort des autres, qui représentent actuellement 40% des demandeurs d’asile en Italie.

 

 

Nestor N'Gampoula

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