Festival Toseka : quatre soirées de rire illimité à haut débit

Lundi 8 Juillet 2013 - 9:45

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Si les moins déridés n’ont pu s’empêcher de pouffer applaudisseurs clap clap en main, les moins timides ont ri à gorge déployée dans une atmosphère de joie expansive du 27 au 30 juin au théâtre de Verdure

 

L’humour passe bien en RDC, Toseka 2 l’a démontré, bien plus que la première édition organisée dans le même cadre l’an dernier. Ouvrir ses portes en milieu de semaine, le jeudi 27 juin, c’était osé de la part d’Ados Ndombasi et Félix Mangwangu ! Un défi relevé, car le public était au fil des jours plus nombreux au rendez-vous fixé par Waato Balabala et MédialLab les soirées du 27 au 30 juin.

C’est à croire que certains avaient opté pour le rire comme thérapie, et ça a fonctionné. Il ne pouvait en être autrement avec les vingt-trois artistes à l’affiche. Il y avait ceux qui étaient très attendus, comme Souke et Siriki. Bo nombre voulaient se convaincre que la rumeur répandue quelques années sur la mort du dernier Burkinabè était fausse. Dans ce même lot figuraient notamment Adama Dahico, Clémentine et Amélie, Gohou, dont les Kinois ne se lassent pas, Abasse et Patson, le parrain méconnu de nombre d’artistes, mais que sa réputation avait précédé et dont on n’arrêtait pas de vanter les mérites.

Il y avait aussi ceux qu’on avait hâte de découvrir sous un autre jour, comme Esobe et Saï-Saï ainsi que les inconnus dont le nom n’évoquait pas grand-chose, à l’instar d’Omar Defunzu, Major Asse, Titus, Ambassadeur Agalawal, Saigneur du rire, Lazare et Adama Adepoju, le Taxi-Conteur. Et, au juste milieu ceux comme Fortuné Bateza et Éric Kashala, que l’on avait appréciés à la première édition. Mais aussi Michel Bohiri, Oupoh, Dauphin Bulamatadi et le Commandant Ngi avec sa bande.

Le décor planté ne manquait pas d’attrait. Les abords du théâtre, perché sur le site du Mont-Ngaliema, et le village situé en contrebas constituaient l’univers Toseka qui se voulait un monde à part destiné à la fête de l’humour.

La découverte d’Omar Defunzu et de Titus à la soirée initiale n’était pas pour déplaire aux Kinois. Le Gabonais et le Congolais d’en face ont assuré sur la scène. Amélie et la sacrée « Cléclé » n’ont pas épargné la gent masculine dans leur show de la seconde soirée, et on a fini en beauté en dansant au rythme d’une composition personnelle de la dernière qui a fait son effet. C’est un Fortuné Bateza en pleine possession de ses moyens qui s’est déployé à chaque fois sur la scène, laissant même le public sur sa soif le samedi.

L’Ambassadeur Agalawal, dont on connaissait le fameux monologue Il y a deux cas, a fini par convaincre le public pris d’une réelle sympathie pour sa personne. Son look particulier, un agencement douteux de styles et de couleurs, a servi de prétexte à sa présentation personnelle. L’ivoirien se targuait bien d’être sapographe pour avoir « découvert en premier l’embouchure de la sapographie ».

Le show le plus long du festival Toseka 2 fut le stand-up de Patson, d’une durée de plus d’une heure. Ce spectacle, qui s’est achevé aux alentours de minuit, lui a donné l’occasion de rendre hommage à son hôte, la RDC. Le drapeau congolais noué sur une épaule, il a assemblé autour de lui tout le staff Toseka qu’il a invité à chanter l’hymne national. C’est avec beaucoup de majesté que le Debout, Congolais a été repris en chœur par le public. Le spectacle était beau à voir en cette date anniversaire de l’indépendance, minuit passé à la montre, c’était déjà le 30 juin. Même si cette note finale avait des allures d’un tableau de clôture de festival, il s’est poursuivi avec grande chaleur le lendemain.

Revenu à la charge à la faveur de la soirée finale, Lazare, le Belge domicilié à Kinshasa dont le récit sur son choc à son arrivée et son appréciation du vécu kinois a fait mouche, était de ceux qui ont beaucoup amusé. Et Esobe et Saï-Saï, ces artistes locaux dont la participation faisait polémique auprès du public, ont su s’octroyer une belle place. Plein d’appréhension eux-mêmes au début, ils ont pu se tirer d’affaires de manière assez appréciable. De même pour Kadiombo, Éric Kashala, le Commandant Ngi et Dauphin Bulamatadi qui n’ont eu aucun mal à convaincre une assistance familière à leur show et acquise à leur humour.

La cerise sur le gâteau, le spectacle offert par l’équipe restreinte de Ma Famille a eu du bon avec Bohiri et Oupoh, jugés plutôt moyens précédemment en duo.

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1-Titus. 2-Cléclé et Gohou 3-Ados Ndombasi et Félix Mangwangu, coorganisateurs du Festival Toseka. Crédit photo: Beyshoo