Développement durable : les objets plastiques courants menacent dangereusement notre environnement

Mardi 7 Janvier 2014 - 16:15

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Le 20 janvier 2014, l’application du décret 0485/2011 du 11 juillet 2011 interdisant la fabrication, l’importation et la vente des sachets au Congo, aura deux ans. Pour accompagner cette action gouvernementale, le Réseau national agropastoral et de l’environnement (Renape) a mené, à Pointe-Noire, une enquête sur les méfaits découlant de la cohabitation de l’homme avec les objets plastiques hors d’usage

Sous la conduite de son président, Crépin Télinganou, le Renape a répertorié les objets plastiques courants utilisés dans les ménages, les administrations, les commerces. Des objets qui finissent le plus souvent non dans les poubelles mais sont, la plupart du temps, déversés dans la nature. Cela constitue une véritable menace environnementale au même titre que les sachets ou sacs plastiques.

Selon l’enquête, près de 85 types d’objets plastiques usuels ou domestiques sont régulièrement utilisés dans les ménages, sur les lieux de travail, dans les usines, les commerces… Des objets qui ne sont jamais recyclés après usage. Les conséquences pour la santé humaine sont catastrophiques (maladies pulmonaires, diarrhéiques, choléra, fièvre typhoïde, paludisme). Jetés dans la nature, ces produits empêchent le ruissellement des eaux de pluies, appauvrissent le sol, polluent la nature ; bref ces produits posent un grave problème de santé publique.

Les résultats de l’enquête menée par le Renape indiquent que dans les ménages, les objets plastiques courants sont essentiellement : tables, chaises, lits, armoires, assiettes, verres, cuvettes, seaux, nappes de table, matériel informatique, coques de portable, emballages divers, jouets, chaussures, vêtements, stylos, pots, bouteilles, bidons, fûts, cuves, bacs à fleurs, tuyaux, mèches d’électricité, objets de plomberie, couches à jeter, préservatifs. Stylos, ordinateurs, porte-documents, classeurs, pneus, boîtes de colle, cachets… sont régulièrement utilisés dans les administrations ; tandis que dans les commerces, presque tous les produits ont une composition plastique. Les pharmacies, le secteur agricole, l’industrie pétrolière, sont quant à eux de grands consommateurs de matières plastiques.

Pour le Renape, l’entassement des matières plastiques dans les poubelles n’est pas sans conséquences puisque cela entrave le bon fonctionnement du travail des services de ramassage des ordures de la municipalité. Et le curage des eaux des rivières et des cours d’eau devient presque impossible à cause du déversement volontaire des matières plastiques et autres. Ce qui accentue les crues et les inondations fatales aux habitations riveraines. Les écosystèmes (animaux, végétaux) paient aussi leur tribut du fait de la pollution et de l’écoulement difficile des eaux de surface.

Ainsi, le Renape souhaite que le décret 0485/2011 du 11 Juillet 2011 s’applique aussi aux autres objets plastiques déversés dans la nature après leur utilisation. « Nous suggérons au gouvernement que la journée du 20 janvier soit une journée de réflexion sur la cohabitation harmonieuse entre les objets plastiques et l’homme. Au lieu d’utiliser des emballages plastiques qui circulent encore trop, nous proposons des emballages en carton, en papier ou en caissons de bois. Par ailleurs, le recyclage des objets plastiques par les fabricants, notamment les bouteilles, devrait être la préoccupation de tout industriel exerçant dans ce domaine », a indiqué Crépin Telinganou.

Le 20 juillet, le Réseau national agropastoral et de l’environnement (Renape) va lancer l’émulation « Quartier et village le plus propre ». Au cours de la cérémonie, seront également distingués les gouverneurs de l’environnement sur la période 2006-2013, pour leur engagement au niveau des questions de protection de l’environnement en général et de la lutte contre les sachets en particulier.  

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Crépin Telinganou, président du Renape. Photo 2 : Des matières plastiques polluant l'environnement. Crédit photos"Adiac"