VIH/sida : plus de 600 patients pris en charge par le CTA de Brazzaville

Jeudi 9 Janvier 2014 - 16:14

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Le laboratoire du Centre de traitement ambulatoire (CTA) de Brazzaville, situé dans l’enceinte du Centre hospitalier universitaire (CHU) de la ville, est annexé en capacité d’accueil et équipé d'un nouveau matériel visant l’amélioration des tests de dépistage précoce du VIH

Pour l’instant, le CTA prend en charge 6.430 patients séropositifs dont 5.677 sont sous traitement ARV, soit 88,28% des malades, grâce à la dotation d’un appareil Polymérase Chain Réaction (PCR) qui permet de réaliser l’examen de dépistage précoce du VIH aux nouveau-nés et aux mères séropositives, afin de mettre le plus tôt possible sous traitement antirétroviral (ARV), les nourrissons dépistés positifs.

Par ailleurs, fin octobre 2013, la Croix-Rouge française a affirmé que la structure comptait une file active de 2.900 patients et offrait une prise en charge globale à travers : le dépistage, le suivi médical, la dispensation des traitements, les examens de suivi biologique, les hospitalisations de jour, les soins infirmiers, les actions de prévention et d’accompagnement psychosocial, l’appui nutritionnel et les visites à domicile. « Une étude récente menée en Afrique du Sud montre que démarrer le traitement anti rétroviral très tôt, avant les trois mois de vie, diminue la mortalité de 75%. Donc, le diagnostic biologique précoce est décisif pour une prise en charge adaptée de l’enfant infecté par le VIH », souligne un communiqué de la Croix-Rouge française.

Financés par Total E&P Congo, l’aménagement du laboratoire au CTA de Brazzaville et l’installation de l’appareil PCR vont permettre de renforcer la qualité de la prise en charge pédiatrique des enfants vivant avec le VIH/sida au Congo. Annexer et équiper le laboratoire du CTA de Brazzaville et celui de Pointe-Noire est l’œuvre du partenariat opérationnel entre la société pétrolière Total E&P Congo, la Croix-Rouge congolaise et la Croix-Rouge française, dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida.

Le directeur général de Total E&P Congo, Babak Bagherzadeh, a révélé que le soutien financier au CTA de Pointe-Noire et le partenariat avec la Croix-Rouge, ont permis de consentir des efforts pour une subvention annuelle de 141 millions FCFA. « Total E&P Congo, entreprise citoyenne et responsable, mène de nombreuses actions sociétales, parmi lesquelles l’amélioration des conditions sanitaires des populations, la lutte contre les pandémies et le soutien à la recherche médicale », a expliqué le directeur général.

Grâce à ce partenariat, l’accès au traitement est possible à plus de 7.000 patients à Pointe-Noire et favorise leur prise en charge psychologique, en encourageant une meilleure intégration des malades dans la société.

Le chef de la délégation de la Croix-Rouge française, Zinedine Kada, a souligné que les CTA de Brazzaville et de Pointe-Noire sont insérés dans le système national de santé publique, permettant ainsi de renforcer les capacités d’accès aux soins et traitements des personnes vivant avec le VIH à travers le pays. « La Croix-Rouge française, sous les auspices de la Croix-Rouge congolaise, est engagée depuis maintenant près de vingt ans, aux côtés des autorités congolaises pour la mise en œuvre et le fonctionnement des CTA-Brazzaville et Pointe-Noire. Ces centres sont actuellement des structures d’excellence pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIH », a-t-il ajouté.

Bref historique du CTA
1994 : Ouverture à Brazzaville du 1er Centre de traitement ambulatoire en Afrique au sud du Sahara : structure spécifique de prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH/sida.
Fruit d’un accord tripartite entre l’organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS), la coopération française et le ministère congolais en charge de la Santé.
1998 : Réhabilitation complète des locaux du CTA de Brazzaville avec l’appui financier de Total E&P Congo (suite aux événements de juin 1997). Reprise d’activités du CTA en mai 1998.
1999 : Création du CTA de Pointe-Noire à la demande de Denis Sassou N’Guesso, président de la République, avec le concours de Total E&P. Ce centre est la structure de référence en matière de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant après qu’un programme pilote y ait été développé avec succès en 2002 et 2005 grâce au soutien financier de l’Union européenne.
Le centre de Pointe-Noire est le 1er centre au niveau national équipé d’un appareil PCR dès 2002, ce qui a permis de faire le dépistage précoce du VIH chez les nouveau-nés de mère séropositive et de quantifier la charge virale chez les patients sous traitement ARV.

Fortuné Ibara