Dieudonné Niangouna : « C’est décidé, je trace ma route ! »

Lundi 7 Janvier 2013 - 10:30

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Se battre pour imposer une culture dans un endroit, tel est le leitmotiv de Dieudonné Niangouna et de son équipe Noé Culture qui veulent voir le théâtre congolais aller à la conquête du monde. Un pari difficile à tenir, mais que Dieudonné Niangouna, directeur artistique, compte bien relever

 Dieudonné Niangouna.Les Dépêches de Brazzaville : En 2011 Mantsina sur scène avait repris du poil de la bête et le problème du financement semblait résolu. En 2012, le même problème est revenu. Comment voyez-vous l’avenir de Mantsina ?

Dieudonné Niangouna : En effet, nous comptions sur nos partenaires traditionnels, malheureusement ils n’ont pas pu nous financer. Il fallait bien que le festival se fasse. J’ai donc été obligé de financer cette édition avec mes fonds personnels par amour pour ce je que fais afin que ce festival se pérennise. Bref, je n’attends plus rien. Si des partenaires veulent nous accompagner, ils sont les bienvenus, mais s’ils ne contribuent pas, aucun problème, c’est décidé : moi je trace ma route !

LDB : Les spectacles de cette édition nationale étaient plus aboutis que ceux de l’année dernière. Comment l’expliquez-vous ?

DN : N’ayant pas de subventions, nous avons voulu faire une édition nationale, c’est-à-dire présenter prioritairement des spectacles locaux bien aboutis en excluant certainement d’autres compagnies qui ne sont pas pour autant mauvaises. Mais par manque de financement, nous avons dû faire des choix, et je n’en suis pas fier. Je suis confiant que lors des éditions prochaines nous aurons encore plus de choses à montrer au public

LDB : Ciel à Brazza a été le spectacle phare de l’édition 2012, pourquoi ce choix ?

DN : Parce que c’est un spectacle qui parle de la notion de frontière. La frontière d’un pays n’est pas seulement celle de la délimitation du pays, elle introduit la notion de l’aéroport. Ciel à Brazza nous donne accès à la vie d’un aéroport et au-delà. Il évoque non seulement des récits de vie, mais touche la notion de la frontière à l’intérieur d’un État et renvoie à la question de l’urbain. La frontière de l’aéroport est donc une frontière très urbaine, elle n’est pas une frontière géographique, mais elle est liée à l’économie. Ciel à Brazza aborde la question de ce qu’est un être urbain dans une ville africaine et du coup, la question évoquée ici est l’humain dans l’urbain.

Annette Kouamba-Matondo

Légendes et crédits photo : 

Dieudonné Niangouna.