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Grand'messe à Manhattan

Samedi 16 Septembre 2017 - 14:12

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Comme chaque année se tient à New York, au cœur de l'île de Manhattan et dans le vaste palais de verre élevé sur les berges de l'East River qui abrite l'Organisation des Nations unies, la grand-messe de l'Assemblée générale à laquelle participent tous les dirigeants ou presque que compte la planète Terre. Une rencontre symbolique qui débat, à grand renfort d'effets de manche, des questions vitales que pose l'évolution du monde, mais dont les résultats sont la plupart du temps plus théoriques que concrets et donc incapables de changer le cours des évènements.

Tout indiquant qu'il en ira de même cette année il semble que l'on n'ait rien à attendre de très nouveau de cette rencontre, cela alors même que, de façon paradoxale, l'humanité se trouve confrontée aux redoutables menaces que portent en eux les conflits ouverts ou latents qui déchirent le Proche et le Moyen-Orient, l'Afrique du nord, l'Afrique orientale, l'Afrique centrale, l'Asie, l'Europe de l'Est,  mais sans doute plus encore la dégradation continue de l'environnement dans lequel se meut notre espèce depuis des centaines de milliers d'années. D'où la tentation qui s'impose au fil du temps de ne pas regarder ce qui se passe lors de la rencontre annuelle vers laquelle affluent les dirigeants des cent quatre-vingt-douze nations qui se partagent l'espace terrestre.

Cette année, pourtant, à la différence de ce qui s'est passé tout au long des dernières années les lignes diplomatiques pourraient bouger sérieusement, faisant de cette soixante-douzième édition de l'Assemblée générale des Nations Unies un évènement historique. Ceci pour les trois raisons que voici :

° D'abord parce que parmi les chefs d'Etat présents dans le Palais de verre se trouvent des hommes imprévisibles comme l'Américain Donald Trump dont les propos quelque peu provoquants sur des affaires sensibles pourraient générer des réactions musclées de la part des dirigeants des autres grandes puissances, en particulier le Russe Vladimir Poutine et le Chinois Xi Jinping. 

° Ensuite parce que les conflits qui dévastent la Syrie, l'Irak et la Libye, qui engendrent des migrations humaines - vers l'Europe notamment - d'une ampleur jamais vécue jusqu'à présent, qui permettent aux forces obscures et aux terrorisme de proliférer en toute impunité font peser sur de vastes régions du monde des menaces d'une ampleur inégalée.

° Enfin parce que la menace d'un conflit généralisé, que l'on croyait ingénument écartée avec le rééquilibrage des rapports entre les Grands, semble refaire surface comme le prouvent les tensions croissantes en Extrême-Orient et tout particulièrement l'entrée de la Corée du nord dans le cercle très fermé des puissances nucléaires.

Rien n'est jamais écrit d'avance sur la scène internationale, mais il se pourrait bien que cette soixante-douzième Assemblée générale des Nations unies voit se préciser les contours d'une opposition entre les nations qui susciterait de graves menaces pour la paix mondiale.

Attendons et voyons. Le pire n'est jamais sûr dans le monde où nous vivons et dans le temps qui est le nôtre. Mais la vigilance internationale s'impose plus que jamais.

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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