Budget de l’État 2014 : la population de Lumumba 3 doute de la réalisation effective des projets retenus pour Pointe-Noire

Mardi 14 Janvier 2014 - 18:15

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Lors de la descente parlementaire de Maurice Mavoungou, député de la troisième circonscription de l’arrondissement 1 Emery Patrice Lumumba, qui a eu lieu le 10 janvier, ses mandants ont exprimé ce doute après le compte-rendu de la session de décembre 2013 axée sur l’examen et l’adoption du budget de l’État exercice 2014

Arrêté en recettes, à la somme de 4.152.920.000.000 FCFA, et en dépenses à 3.141.878.190.000 FCFA, ce budget a pour priorités : l’éducation, l’équipement du territoire en diverses infrastructures et l’intensification de l’industrialisation du pays. D'autres aspects importants sont la réduction de la pauvreté, la création d’emplois, l’accélération de la croissance et la transformation structurelle du pays. Loi de finance en main, Maurice Mavoungou qui est également  président de la commission Économie et finances de l’assemblée, s’est adressé à la population en langue Kituba pour une meilleure compréhension. Il a fait le compte-rendu de la session budgétaire et a mis à la disposition de ses mandants les informations nécessaires.

Pour ce qui est des retombées de ce budget, le député a informé de certaines activités et projets retenus pour la ville de Pointe-Noire. Il s’agit de la construction du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-Noire sur le site de l’hôpital général Adolphe Sicé ; et la poursuite de la réhabilitation, l’équipement et la construction des infrastructures scolaires. Pointe-Noire bénéficie des crédits à hauteur de 20 milliards de FCFA consacrés à son assainissement. Ce programme qui va s’exécuter sur 4 à 5 ans, compte plusieurs projets parmi lesquels celui relatif à l’aménagement de la rivière Tchinouka, souvent à l’origine des inondations dans Lumumba 3, dont les études de faisabilité seront lancées cette année. Des crédits ont été mis à disposition pour la résolution des problèmes des réseaux de distribution d’eau et d’électricité, pour accompagner la modernisation du port autonome de Pointe-Noire et pour renforcer les capacités et la réhabilitation du Chemin de fer Congo-océan (CFCO).

Pendant les échanges, les populations des CQ 110, 111 et 112 n’ont pas manqué d’exprimer leurs doutes sur la gestion du budget et la réalisation effective de tous ces projets. Cela du fait que plusieurs promesses et projets de l’État n’ont jamais été réalisés ou sont demeurés inachevés. « Notre zone par exemple est enclavée depuis l’arrêt des travaux de construction de la route qui passe devant chez nous et cela fait 2 ans que l’eau ne coule plus à nos robinets » s’est indigné Martine Ndoulou, mère de famille habitant le quartier OCH. « Qu’est-ce qui nous prouve que cette année l’argent du pays sera bien géré et que ces projets seront réalisés ? » a interrogé un mandant. La question sur les fonds congolais d’investissement ou fonds souverains a fait couler beaucoup de salive. « Pourquoi garder 1.000 milliards pour des générations futures alors que la jeunesse actuelle est confrontée à plusieurs problèmes qui n’ont pas encore trouvé de solutions. Pourquoi ne pas par exemple relancer l’usine de Kissoundi avec cet argent pour donner de l’emploi aux jeunes ? » a interrogé pour sa part Monsieur Kibamba. Par ailleurs, les populations ont déploré le manque de sanctions par l’État envers ceux qui « mangent l’argent du pays et laissent les chantiers inachevés ». Elles ont aussi dénoncé la passivité de certains chefs de quartiers face à certaines situations, laissant parfois les habitants agir à leur place. D’autres problèmes ont aussi été évoqués, comme la dissolution de la CNSS ou le problème des terrains à Mvindoulou.

Répondant aux préoccupations de la population, Maurice Mavoungou a confirmé la réalisation effective, cette année, des activités retenues. Cela du fait des dispositions prises pour une meilleure exécution du budget. Il s’agit notamment de la mise en place des rapporteurs spéciaux. « Ils sont désignés au sein des deux chambres, le Sénat et l’Assemblée nationale, afin de suivre l’exécution du budget et permettre à ce que la dépense soit efficace. L’activité sera efficace cette année parce que chaque rapporteur aura une mission bien précise. Nous avons espoir que les parlementaires vont jouer leur rôle de suivi de l’action du gouvernement pour lui donner des chances de se réaliser », a indiqué le député avant d’inviter la population à accompagner le gouvernement dans son action.

Pour ce qui est des fonds souverains, le député a usé de la pédagogie pour faire comprendre leur importance aux mandants avant d’indiquer : « Ces fonds vont contribuer à rentabiliser les fonds pétroliers. Les 1.000 milliards est une prévision des excédents. Beaucoup de pays producteurs de pétrole mettent en place ces fonds parce que le pétrole est une ressource tarissable avec des prix erratiques. Ces fonds serviront aux générations futures et peuvent servir de recours en cas de choc pétrolier. » Pour ce qui est du problème des terrains à Vindoulou, le député a assuré : « C’est une question qui est en train d’être étudiée avec beaucoup de sérénité par le gouvernement pour avoir une solution idoine qui puisse satisfaire tout le monde, c’est à dire l’État et les concitoyens qui se sont établis dans ces zones. »

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Maurice Mavoungou fait le compte-rendu, la loi de finances 2014 en main, lors de sa descente parlementaire photo 2 : Le député Maurice Mavoungou face à ses mandants