Pointe-Noire : l’usage des vélomoteurs Jakarta augmente les accidents de circulation

Mercredi 15 Janvier 2014 - 14:52

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Si ces vélomoteurs rendent d’innombrables services en matière de transport, ils occasionnent aussi de nombreux accidents de circulation souvent en raison de l’imprudence et de l’immaturité des conducteurs

Cet engin se transforme peu à peu, comme l’affirment de nombreux Ponténégrins, en instrument de désolation. Dans les artères parfois encombrées de la ville, les vélos-moteurs Jakarta se disputent la chaussée avec les autres véhicules. Et c’est ce manque d’entente associée à la vitesse et au fait que les conducteurs se faufilent entre les véhicules qui causent de nombreux accidents de circulation. « Les conducteurs, qui sont pour la majorité des jeunes, roulent à vive allure et provoquent le malheur. À l’intérieur du pays comme dans les villes, les accidents de la circulation impliquant des motos Jakarta sont devenus très fréquents », a déploré une habitante du sixième arrondissement de la ville océane, Ngoyo.

Abordés sur la question, certains Ponténégrins disent qu’il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme, car il est dangereux que certains conducteurs de ces motos transportent des marchandises si volumineuses que le conducteur a même de la peine à voir la voie sur laquelle il roule. « Il est dangereux pour nous, personnes de troisième âge, de traverser les rues et avenues par peur d’être renversé par ces engins qui roulent à tombeau ouvert dans la ville », a déclaré un autre habitant de la ville.

Depuis près de sept ans, l’introduction des motos Jakarta tend à chasser du marché congolais les autres vélomoteurs dans les villes et campagnes. Dans de nombreuses localités du pays, des jeunes sans emploi utilisent les motos Jakarta pour subvenir à leurs besoins. Aujourd’hui, élèves, étudiants, chômeurs, travailleurs, mécaniciens, menuisiers, enseignants, tous conduisent une Jakarta pour se déplacer. Dans les deux cas, les motos Jakarta tuent plus que l’alcool.

Aucune semaine ne s’achève sans que des accidents spectaculaires de motos Jakarta ne soient signalés dans la ville. Il y a l’imprudence et l’immaturité des conducteurs qui, pour la plupart, ne respectent pas les multiples conseils qui leur sont prodigués par les services de police routière. Car ils arrivent sans préparation aucune au guidon de cet engin qualifié par de nombreux Ponténégrins d’« engin de la mort ». D’autres exhibent sur la chaussée leur qualité de conducteurs et au bout du compte, ce sont des blessés ou des morts que l’on ramasse.

« Le port du casque ne saurait être l’ultime moyen de se prévenir des accidents, il faut d’autres méthodes plus coercitives, puisqu’il suffit à ces jeunes d’avoir la somme de 250 000 FCFA ou de 300 000 F CFA pour acquérir une moto Jakarta. C’est un moyen de transport incontestablement utile et rapide, mais le nombre de victimes est effrayant depuis que cet engin est utilisé dans nos villes. Je souhaite plus de rigueur de la part de la police », a souhaité un ancien conducteur aujourd’hui d’un âge avancé.

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Le vélomoteur Jakarta (© Adiac).