Entrepreneuriat : Kinshasa se dote de son premier guichet de certification

Samedi 18 Novembre 2017 - 16:30

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Initiée avec l’appui technique de la société Infoset, l'importante structure pilotée par l’Opec vient de lancer officiellement ses opérations . Son inauguration par le ministre de tutelle, Bienvenu Liyota, ouvre désormais une nouvelle page dans l’évolution de cette catégorie d’entrepreneurs au cours des dernières années.

L’objectif de l'innovation reste très ambitieux : promouvoir un meilleur accompagnement du gouvernement central et des différents partenaires intéressés. En effet, le guichet de certification des Petites et moyennes entreprises (PME) devrait aider les autorités congolaises à créer une véritable classe moyenne capable de relever le défi du décollage économique de la RDC. La souscription passe par la délivrance d’une carte pour entrepreneur (personne physique) et un certificat PME (personne morale) fixés respectivement à l’équivalent, en francs congolais, de quarante-cinq dollars américains et deux cents dollars américains. La durée de délivrance ne dépasse pas les trois jours ouvrables. Quant à l’opération, elle part de la réception des demandes de certification au traitement des dossiers et la délivrance des titres demandés.

Parmi les avantages les plus marquants, il y a la possibilité de se connecter au monde. En effet, le guichet offre un meilleur accès à l’information aux PME et Petites et moyennes industries (PMI). Mieux, il ouvre les horizons des PME en intensifiant les relations d’affaires et même en accordant une facilité des crédits, un problème pour plus de 80 % des PME et PMI opérationnelles sur l’étendue du territoire national.

Un autre aspect est lié à la possibilité de mettre en place des partenariats solides entre les PME et les partenaires extérieurs intéressés. Enfin, cette initiative vient renforcer l’action du gouvernement central dans la lutte contre l’espace grandissant des PME dans le monde informel. Pour bénéficier de ces avantages et de tant d’autres, toute PME doit d’abord se faire répertorier et même archiver. Ce qui permettra, par exemple, le cas échéant de télécharger des copies des documents d’entreprise en ligne après un cas de vol ou un incendie.

Le gouvernement central, de son côté, a pris conscience de la complexité de la question. Il reconnaît que le guichet de certification ne représente qu’une infime partie de la réponse attendue pour sauver un secteur qui pèse plus de deux millions d’unités dont la plupart évoluent malheureusement dans l’informel. C’est même une nécessité pour réussir la stratégie nationale de développement des PME.

Toutefois, cette partie de la réponse participe à rassurer certains partenaires très engagés comme la Banque mondiale sur les efforts congolais de mettre en place une véritable banque de données sur les PME, une ultime étape avant toute possibilité de développer le crédit de financement. Il est important de connaître l’historique financier de chaque PME, avant de la juger éligible à un crédit. Par ailleurs, les tracasseries administratives représentent une autre partie de la réponse attendue. Sur ce point, la seule information disponible est la mise en place d’une commission réunissant le ministère national des PME et les ministres en charge du secteur au niveau des différentes provinces du pays.

D’autres réformes d’envergure devront voir le jour pour rétablir progressivement l’autorité de l’État, sécuriser les biens et personnes, s’assurer de l’affiliation obligatoire des PME à une organisation professionnelle.

 

Laurent Essolomwa

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