Zimbabwe : Emmerson Mnangagwa prend les rênes du pays ce vendredi

Jeudi 23 Novembre 2017 - 17:00

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De retour d’exil en Afrique du Sud, l’ancien vice-président du Zimbabwe sera installé dans ses nouvelles fonctions, selon le président de l’Assemblée nationale, Jacob Mundenda.

Héros de la guerre d’indépendance, resté fidèle à l’ancien président, Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa était pressenti de prendre les commandes du pays comme le prévoit la Constitution zimbabwéenne. Son éviction a provoqué, dans la nuit du 14 au 15 novembre, un coup de force de l’armée, foncièrement opposée à ce que la première dame d’alors, Grace Mugabe, accède au pouvoir.

Le relèvement de l’économie du Zimbabwe est l’une des préoccupations majeures de celui qui est appelé à diriger ce pays. « Nous voulons relancer notre économie, nous voulons des emplois », a promis, le 22 novembre, le successeur de Robert Mugabe, quelques heures après son arrivée à Harare. « Je me fais le serment d’être votre serviteur », a ajouté Emmmerson Mnangagwa qui s’exprimait devant quelques centaines de partisans réunis au siège du Parti au pouvoir, la Zanu-PF.

Cet engagement était très attendu même si tous les Zimbabwéens ne partagent pas l’optimisme affiché par l’actuel vice-président. Son discours a été bien accueilli pour la simple raison que Robert Mugabe a laissé derrière lui une économie détruite : le chômage frappe 90% de la population, l’argent manque et l’inflation a atteint un niveau inacceptable.

En Afrique, le Zimbabwe a été pourtant un modèle de réussite, au point d’être surnommé le « grenier à blé » du continent. Dès le départ quand Robert Mugabe arrive au pouvoir en 1980, tout allait bien, parce qu’il avait mis sur pied un système d’éducation et de santé solide, ménagé les intérêts de la minorité blanche et stabilisé le pays. Fort malheureusement, en 2000, quand il dressa les vétérans de la guerre d’indépendance contre les fermiers blancs, il s’en est suivi l’effondrement du secteur agricole. Résultat : plus de 4 000 d’entre eux avaient quitté le pays dans la précipitation et la violence.

Pour tenter de faire face à cette difficulté, le régime avait alors eu recours à la planche à billets pour financer ses dépenses. Ce qui entraîna une hyperinflation puisque l’argent se comptait déjà en milliards de pour cent. La situation empira en 2009 jusqu’à ce que Harare décide de renoncer à la monnaie locale pour adopter le dollar américain et le rand sud-africain. Fin 2016, le Zimbabwe était obligé de lancer une nouvelle devise pour tenter de ralentir la fuite des dollars vers l’étranger. Mais ces billets d’obligation n’ont pas produit les effets escomptés.

Outre l’économie, l’ancien vice-président s’est réjoui de ce que le Zimbabwe se met désormais sur la voie de la démocratie. « Aujourd’hui, nous sommes témoins du début d’une nouvelle démocratie », a-t-il déclaré, avant d’appeler « tous les patriotes du Zimbabwe (…) à travailler ensemble ».

Agé de 75 ans, Emmerson Mnangagwa, longtemps considéré comme le dauphin de Robert Mugabe, a été le pilier de l’appareil sécuritaire du pays depuis quatre décennies. Il a été limogé, le 6 novembre, sur ordre de la Première dame, qui espérait succéder à son mari. Une mesure qui avait contraint le vice-président à quitter le pays pour des raisons de sécurité.

Rappelons que Robert Mugabe a démissionné du pouvoir le 21 novembre, après avoir résisté pendant plusieurs jours. Il a accepté de quitter son poste au moment où la Zanu-PF, son propre parti, avait déclenché une procédure de destitution contre lui.

 

Nestor N'Gampoula

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