Opinion

  • Humeur

Accents et ponctuation négligés de nos jours

Lundi 4 Décembre 2017 - 11:41

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Le constat est réel et pour s’en rendre compte, il suffit de lire les copies de l’épreuve de rédaction ou de l’expression écrite des élèves de 3e ou même celles de dissertation pour ceux de la classe de terminale en passant par celles de ceux qui sont dans les classes intermédiaires. La question que bon nombre de parents et observateurs se posent est : à qui donc la faute ?

N'y allons pas avec le dos de la cuillère pour tenter d'y répondre car la responsabilité des enseignants de français est grandement épinglée. Lorsqu’on voit la réalité en face, disons-le avec franchise, le boulon se desserre depuis le primaire. Là-bas, par exemple, la rigueur n'est plus celle d'antan dans la préparation des élèves à affronter leur premier diplôme d'État, le Certificat d’études primaires et élémentaires (CEPE), ou encore le concours d'entrée en 6e. Les directeurs des établissements, surtout ceux des écoles privées, se battent plus pour avoir des pourcentages élevés d’admission, sachant pertinemment que leurs candidats n'ont pas de niveau en français et même dans d'autres disciplines. C’est triste !

Tenez ! Demandez au moins à cinq écoliers du CM2 qui viennent d’obtenir leur CEPE de vous orthographier des mots tels que « maîtresse », « blâme », « débuter », « effacer ».  À dire vrai, ces élèves écriront ces mots sans accent pour les trois premiers et avec accent aigu pour le dernier. Ne nous nous arrêtons pas là, passons à un autre échantillon d’élèves de la 3e. Proposons leur une petite dictée de quelques lignes dans laquelle on pourrait retrouver autant de signes de ponctuation que d’accents, la déception sera totale. Au hasard, voici ce que nous avons pu lire une fois:« Monsieur comprend seulement ce que je veux dire pourquoi vous soulignez des fautes cela changera en rien ma pensée ». Des écrits indigestes d'un élève qui boudait sa note en français, notamment en rédaction. Son enseignant nous a fait lire sa requête lors de notre enquête.

La chose est pitoyable et cela exige de la part des professeurs de français une sévérité même s'ils ne sont pas les seuls à culpabiliser. La baisse de niveau de nos enfants est aussi due à la complaisance des parents, des surveillants généraux, des directeurs des études, etc. Les élèves choisissent tout le temps certains cours et ne sont pas sanctionnés. Comment comprendre qu’au collège, les élèves, au vu et au su des directeurs et surveillants, se permettent de faire le choix des disciplines alors que celles-ci se valent. «  Je me rendrai à l’école à 10 h, je n’assisterai pas aux premières heures de français », entend-on, par exemple, de certains enfants sans être inquiétés devant leurs parents à la maison et aussi à l’école devant leurs encadreurs. Une fois de plus, c’est triste ! Même si l’Internet est venu tout faciliter puisqu’en appuyant telle ou telle autre touche on a la réponse qu’il faut par rapport à la demande faite, le professeur de français est la seule personne capable de guider l’élève dans le labyrinthe de la langue française.

Élèves, assistez aux cours de français.

 

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Humeur : les derniers articles