Enseignement bilingue : l’AUF organise la seconde phase de l’atelier national

Jeudi 11 Janvier 2018 - 17:48

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Menés avec sérieux par les experts, inspecteurs, linguistes et didacticiens du ministère de l’Enseignement primaire secondaire et professionnel (EPSP), sous la houlette de l’Agence universitaire de la francophone au Campus numérique francophone de Kinshasa (CNFK), depuis le 8 janvier, les travaux d'élaboration d'outils de formation vont bon train.

Une séquence des travaux en atelier La seconde étape de l’atelier de conception des outils de formation pour le développement du bilinguisme, débutée le 8 janvier, va se clore le 12 janvier. Ces travaux s’inscrivent dans la continuité du précédent tenu au début du mois dernier, soit du 5 au 8 décembre 2017 où il était question de déterminer les thématiques essentielles à aborder et leurs différentes parties, rappelle Joseph Kawole.

Au regard du volume des tâches à accomplir cette fois, le calendrier est légèrement étendu de quatre jours à cinq de sorte à permettre aux experts réunis au CNFK de mener à terme cette seconde phase. « Concevoir des outils est un travail ardu qui requiert beaucoup de réflexion. Cela l’est encore à plus forte raison, parce qu’il s’agit d’outils de formation de portée nationale qui, au besoin, deviendront transversaux, quitte à servir aussi à d’autres pays francophones », a soutenu l’inspecteur général adjoint de l’EPSP chargé de l’enseignement spécial.

Pour l’heure, les experts de l’enseignement s’attellent, affirme Joseph Kawole, « à habiller les différentes parties de chaque séquence des modules conçus ». Et d’ajouter : « Pour ce qui est de la démarche méthodologique, nous devons réfléchir sur quoi tabler par rapport aux thèmes que nous développons ». D’ores et déjà, l’inspecteur général de l’EPSP souligne : « C’est un travail énorme que nous n’allons pas achever. Nous poursuivrons les travaux lors de l’étape finale prévue du 29 janvier au 2 février ».

Il s’ensuivra alors la production des modules de formation conçus, finalisés à cette date. « Il va rester l’autre paire de manche qui va consister en l’impression en quantité suffisante des outils pour assurer la formation des formateurs et mettre à niveau les enseignants », a expliqué Joseph Kawole. Car le développement du bilinguisme va entraîner la révision des curricula. Il devra au fur et à mesure être intégré au niveau de la formation initiale des enseignants. Convaincu qu’il y a encore du chemin à faire, il dit néanmoins avoir la certitude que la détermination de l’AUF dont l’appui est notable dans le processus en cours va permettre de l’accomplir comme il se doit et le mener à terme.

Le swahili d’abord

Ernest Ntombi Bainanyama a estimé bonne l’évolution des travaux au stade actuel. Et de renchérir : « Nous sommes en train d’enrichir les documents, car l’ébauche, le squelette et même le gros du travail est déjà accompli ». Le chef de division à la direction des programmes scolaires et matériels didactiques de l’EPSP affirme que la besogne n’a pas été un casse-tête, affirmant jouir d’« une source d’inspiration » fiable. « Les documentations mises à notre disposition par l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (Ifadem) et le programme École et langues nationales (Élan) nous ont permis d’évoluer comme il se doit », a-t-il dit. Et de poursuivre : « La convergence des deux approches, à savoir l’enseignement à distance des enseignants et l’enseignement bilingue va nous permettre d’atteindre notre objectif ».L’ensemble des experts en atelier au Campus numérique de Kinshasa

Au moment de la mise en œuvre sur le terrain du programme de développement du bilinguisme, il ne sera pas encore question d’y engager toutes les quatre zones linguistiques du pays. Dans un premier temps, la zone swahili servira de zone expérimentale autour de 2 800 enseignants. Ce, avant l’extension de la formation à ceux des trois zones restantes, à savoir celles des lingala, ciluba et kikongo. À ce propos, Ernest Ntombi a évoqué l’apport notable d’Ifadem et Elan œuvrant dans la zone linguistique swahiliphone. Le premier couvre un large spectre étant particulièrement actif dans le Haut-Katanga, Lualaba, Tanganyika et Haut Lomami tandis qu’Élan s’active dans la Tshopo. Les supports pédagogiques en élaboration établissent les principes généraux pour l’enseignement simultané de toute langue nationale avec le français sous l’œil vigilant de l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (Ifef). Et de compléter : «  Vu que le swahili possède les mêmes réalités que les autres langues de notre pays, nous nous en inspirerons au moment de la production des outils dans ces autres langues ». Toutefoiss, a affirmé Joseph Kawole, « d’autres partenaires tentent déjà d’aborder la zone lingala et le ciluba n’est pas en reste de sorte que petit à petit la zone kikongo aussi entrera dans le cercle ». Et d’autre part, de manière effective, des manuels ont déjà été élaborés en swahili et en lingala, quitte à réaliser le reste de manière progressive. « Lorsqu’on mène une réforme, il faut veiller à ce qu’elle soit complète. En matière d’enseignement, il ne suffit pas de former les formateurs, il faut également disposer des outils pour les élèves », a renchéri Joseph Kawole.

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Une séquence des travaux en atelier Photo 2 : L’ensemble des experts en atelier au Campus numérique de Kinshasa

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