Affaires foncières : les privés interdits d’exploiter des concessions de cimetière

Jeudi 18 Janvier 2018 - 16:30

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Le ministre Lumeya Dhu Maleghi a déclaré avoir pris  la mesure conservatoire à cause de la triste expérience de cimetière baptisé « Entre ciel et terre » où les gestionnaires ont fait montre d’un penchant commercial très prononcé.

Pas facile d’enterrer un être cher au cimetière « Nécropole, entre ciel et terre » situé dans la périphérie est de la ville de Kinshasa. Les frais funéraires auxquels les familles éplorées font face en s’offrant les services de l’ONG gestionnaire du site dépassent tout entendement. Ils ne sont simplement pas à la portée du premier Congolais. Déjà, le caveau se négocie autour de 1 700 dollars au prix le plus bas. Des familles plus nanties vont jusqu’à dépenser plus de 20 000 dollars pour offrir une sépulture digne à leurs proches dans ce site funéraire où tout se décline en argent. L’objet social pour lequel la concession de terre a été attribuée à l'ONG « Entre ciel et terre », à savoir aider les Congolais à enterrer les leurs à peu des frais, a donné lieu à un penchant commercial très prononcé dans le chef des gestionnaires du site. Ces derniers ont, en effet, sacrifié le côté humanitaire de l’exploitation de ce cimetière pour s’adonner à un affairisme de mauvais goût symbolisé par le coût exorbitant des services offerts.    

D’où la colère du ministre des Affaires foncières, indigné par l’usage fait de ce site funéraire qui a perdu son caractère social. Lumeya Dhu Maleghi a, depuis le 13 janvier, pris des mesures conservatoires portant interdiction de l’exploitation des concessions de cimetière par les privés. L’expérience du cimetière « Nécropole, entre ciel et terre » n’est plus à rééditer. Le plus écœurant dans cette histoire est que la demande des terres faite par des ONG pour usage funéraire est assortie des exigences d’ordre social et non lucratif auxquelles les requérants promettent de se conformer. Mais une fois leur requête approuvée, les ONG se livrent alors, de manière effrénée, à un commerce illicite qui laisse transparaître leur goût prononcé pour l’argent. « Pourtant, la mission n’était pas pour faire d’énormes bénéfices. Ce qui constitue une grande violation de la loi », fait remarquer le patron des Affaires foncières.

Désormais, le ministre renonce à accorder des concessions de terre à des fins funéraires aux organisations non gouvernementales « à moins que ça soit dans le cadre d’un partenariat public-privé ». Alors qu’elles bénéficient des allégements fiscaux et autres exonérations au regard de la raison sociale de leur entreprise, ces ONG se retournent souvent contre l'Etat en versant dans un commerce éhonté. Il est donc temps, pense le ministre, d’arrêter la duplicité et l’imposture. Et d’ajouter que l’Etat s’emploie, d’ores et déjà, à chercher des nouvelles concessions de terre pour ouvrir des nouveaux sites funéraires accessibles à toutes les bourses. Une question, a-t-il rassuré, qui sera davantage mûrie au niveau du gouvernement.

Alain Diasso

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