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Eau et électricité

Samedi 3 Février 2018 - 17:20

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Produits de consommation de première nécessité, cela s’entend, l’eau et l’électricité ont fait l’objet d’actes pris en Conseil des ministres, vendredi 2 février, concernant les sociétés en charge de leur gestion. A partir de cette date a été prononcée la dissolution de la Société nationale de distribution d’eau (SNDE) et la Société nationale d’électricité (SNE). Ces décisions majeures touchant à la vie et à l’avenir professionnel des hommes et des femmes qui y travaillent, le gouvernement assure que leurs droits seront respectés. Il y a donc lieu de considérer que sur le front social, plus de peur que de mal, les équilibres restent saufs.

Depuis de longues années que les deux entreprises publiques sont pointées du doigt pour la qualité jugée médiocre de leurs prestations ; qu’elles font l’objet d’approches similaires à celle annoncée le 2 février, la crainte des travailleurs et de leurs défenseurs, les syndicats, était de voir le volet social être laissé pour compte. Bien souvent, les uns et les autres brandissaient la menace de débrayer, parfois de s’opposer de la façon la plus farouche à ce que leur outil de travail soit aliéné pour des raisons qu’ils juraient ne pas comprendre. Crainte justifiée, pourrait-on dire par le sort de plusieurs autres sociétés du portefeuille liquidées dans des conditions plutôt difficiles il y a de cela quelques années.

Il est cependant un fait indéniable : les relations entre la SNDE, la SNE et leurs clients sont demeurées en dents de scie. Des scènes d’agents pourchassés par des clients alors qu’ils procèdent à la distribution des quittances à échéance de paiement échues sont courantes dans les quartiers de Brazzaville, et certainement d’autres localités du Congo. Désabusés par le fait de devoir payer des factures pour l’eau et l’électricité qu’ils n’ont pas consommées, ces clients se montrent parfois rageurs. Mais il y en a bien parmi eux qui fraudent l’eau et le courant de façon délibérée, malgré le fait de consommer régulièrement ces produits. Ils surfent visiblement sur les dysfonctionnements des deux sociétés, aujourd’hui dissoutes pour continuer à tricher.

En termes de dysfonctionnements, rappelons qu’ils ne tiennent nécessairement à la technicité des cadres de ces entreprises, formés et plutôt qualifiés. Les plus en vue reposent sur la communication en direction des abonnés. Ces derniers sont rarement tenus informés des difficultés d’approvisionnement de telle ou telle zone rencontrées par les sociétés fournisseuses d’eau et d’électricité. Ils payent parfois au prix fort la mise hors d’usage d’appareils alimentés au courant par des coupures intempestives et savent auprès de qui présenter leurs doléances. On peut ajouter les processus laborieux de branchements qui mettent souvent les clients devant la nécessité de supporter seuls la fourniture du matériel approprié et la main d’œuvre d’agents commis à la mission de passer un câble ou un tuyau sous terre.

L’autre question des deux sociétés dissoutes est qu’elles accusent globalement l’Etat, « gros consommateur » de leurs produits, de ne pas s’acquitter des dettes du courant et de l’eau qu’il leur prend de jour comme de nuit. Ce dernier brandit à son tour les énormes investissements qu’il consent pour les porter à bout de bras, et cela depuis qu’elles ont vu le jour. Aujourd’hui ce contrat étant résilié, il reste que le courant et l’eau ont besoin d’argent, de beaucoup d’argent pour être produits et distribués efficacement. Mais les compagnies qui en ont la charge ont besoin d’être gérées rationnellement. Ce que devront faire, peut-être, les deux sociétés de patrimoine et de transport pour le secteur de l’électricité, ainsi que la société de patrimoine du secteur de l’eau qui attendent d’être créées sans délai par le gouvernement. Jugement au résultat !

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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