Agriculture : des maraîchers produisent des légumes bio à Brazzaville

Jeudi 8 Mars 2018 - 19:15

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Plus de 380 maraîchers de Brazzaville sud produisent désormais des légumes bio à l’issue d’une formation de deux ans qui s’est achevée mercredi 7 mars, et initiée par le Projet d’appui au maraîchage, à la transformation agro-alimentaire et à la commercialisation des produits transformés à Brazzaville (Pamtac-B).

A Kombé, à environ 17 km du centre-ville de Brazzaville, la cérémonie de remise des diplômes au 384 maraîchers finalistes a choisi le cadre symbolique d’Agricongo, l’Institut de recherche-développement qui rêve depuis des années de mettre en place un véritable processus de diversification et d’intégration des activités agricoles en zone péri-urbaine. Après deux ans de formation, ces maraîchers qui ne cachent pas leur joie d’avoir renforcé leur compétence disent être à la hauteur des résultats attendus par le projet.

Le Pamtac-B, dans son volet maraîchage, s'est fixé plusieurs objectifs. La formation a accouché chez les maraîchers de nouvelles techniques de fertilisation, à l’instar des dispositifs de bio activateur de croissance, de protection des cultures à travers des pesticides naturels, de nouvelles modalités de pépinière et bien d’autres innovations.

« Aujourd’hui, nous savons traiter nos cultures avec les produits naturels comme le piment, les feuilles de papayer, l’ail ou le tabac », affirme, au moment de prendre son diplôme, Célestine Biankazi, maraîchère de la zone Nganga Lingolo.  « Sans engrais chimiques, nous produisons des légumes rien qu’avec un mélange de différentes herbes et du fumier qui remplace le NPK chimique », témoigne Jean, la cinquantaine révolue.

Tous disent cultiver bio désormais. Derrière ce slogan, c’est plutôt un engagement car 23% seulement de ces maraîchers sur les 384 agriculteurs n’ont pas encore fidèlement adopté les techniques bio, rappelle Ibrahim Mahamadou, responsable du projet Pamtac-B.

Si le succès de cette initiative inonde déjà des perspectives au Pamtac-B, constitué de l’ONG congolaise Agridev, du Club Jeunesse Infrastructure et Développement et de l’ONG française Essort, qui pilote et finance le projet, elle doit se renforcer au travers des coopératives. Le but est de faire des agriculteurs de vrais entrepreneurs, souligne Marie Pierre Albouy, chef de projet agriculture à Essor, une ONG française fondée en 1992, qui focalise son intervention sur le développement agricole, l'éducation, la formation et l'insertion professionnelle. 

Rendre disponible le légume bio

Initiée selon la méthodologie « Formation Agricole Participative », la formation rend désormais les maraîchers producteurs et entrepreneurs. La mise en place d’innovations techniques, comme la maîtrise de la pépinière sur pilotis, et d’activités productives d’intérêt collectif devraient aider à pérenniser la production en toutes saisons. Le but est de briser le mythe selon lequel au Congo les légumes coûtent cher pendant la saison des pluies.

 « Nous voulons que ce que vous avez appris inonde tous le périmètre maraîcher non seulement de Madibou, mais aussi de Brazzaville », exhorte Bienvenu Moyo, président d’Agridev.

Un appel appuyé par le nouveau directeur général de l’agriculture, Bienvenu Ntsouanva, qui lui, soutient une meilleure organisation des maraîchers pour bénéficier de financements adéquats. Comme projets en cours afin de soutenir ces maraîchers de Madibou, Mbouono, Kombé, Kibina, Nganga Lingolo et Samba Alphonse, il évoque la sécurisation de la ceinture maraîchère de Brazzaville menacée par les travaux d’aménagement urbain. 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Marie Pierre Albouy, chef de projet agriculture à l'ONG Française Essor, remettant un diplôme a une maraîchère

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