VIH/sida : le taux de prévalence de la maladie chez les professionnelles du sexe inquiète

Lundi 19 Mars 2018 - 18:12

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Le rapport réalisé par l’Association congolaise pour le bien-être familial (ACBF) révèle  des indicatifs très alarmants au Congo, en général, et à Pointe-Noire, en particulier.

 

 

 Le coordonnateur de l'ACBF, Clément Mvembé, a indiqué récemment: « D’après une enquête comportementale couplée à la sérologie VIH chez les professionnelles de sexe HS des détenus du Congo menée en 2012 par l’ACBF, la prévalence VIH-sida chez les professionnelles du sexe est largement au dessus de la moyenne générale, 5,5% ». Il s'exprimait ainsi lors de la signature des conventions entre ASI et les centres de santé intégrés en vue du projet Renforcement de l’accès  à des services de santé de qualité pour les filles en situation de vulnérabilité et les professionnelles du sexe (PS) à Brazzaville et Pointe-Noire.

L'enquête a porté sur les professionnelles du sexe (PS) et les jeunes filles mineures en situation de prostitution.  Selon le représentant de l’ACBF dans la ville océane, la prévalence de VIH-sida chez les PS dépasse largement la moyenne générale. «Les PS constituent non seulement un public très marginalisé, stigmatisé mais également vulnérable. », a-t-il indiqué.

Sensibilisant le public à cette situation, il a souligné que les PS vivent dans un environnement insalubre lié à leur condition. Avec des grossesses non suivies,  elles se distinguent par l’utilisation des médicaments contrefaits, facilitant ainsi les infections au paludisme, au VIH-sida et à la tuberculose. On note chez les jeunes filles mineures en situation de prostitution de survie, l’accès inégal aux soins de santé et près de la moitié ( 75% ) déclare ne pas avoir accès à des services de santé, d’après une enquête menée par ASI en 2014, a ajouté Clément Mvembé. D’une manière générale,  leurs charges quotidiennes ne répondent pas avec leur revenu insuffisant et irrégulier. Elles partagent leur gain avec leur protecteur et font face aux taxations illégales de la police. Cependant, la consommation d’alcool ou des stupéfiants esthétiques fait partie de leur quotidien.

Ces filles sont ignorantes des informations sur certaines pathologies liées à leur activité et sur les services de santé disponibles. Elles sont pour la plupart analphabètes et peu d'entre elles ont été à l’école. D’où le manque d’information sur les risques courus. De même, l’accès à l’eau est un calvaire pour ces filles. Par ailleurs, elles sont victimes de stigmatisation et de discrimination de la part des professionnels de la santé et du grand public. Pour lutter contre les inégalités et les injustices que subissent les PS et les filles mineures en situation de prostitution, le coordonnateur de l’ACBF Pointe-Noire a appelé les différentes parties signataires du projet de Renforcement de l’accès à des services de santé de qualité pour les jeunes filles en situation de vulnérabilité et les professionnelles du sexe  à Brazzaville et Pointe-Noire au respect des accords.

Notons que ce projet est financé  par Initiative 5% pour une durée de deux ans.

Charlem Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

De gauche à droite, Cyr Dibala, Napoléon Nzaba et Clément Mvembé Adiac

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