Obsèques d’André Bo-Boliko Lokonga : Bruno Tshibala salue la mémoire d’un défenseur majeur du bien commun

Samedi 14 Avril 2018 - 18:55

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La dépouille de l’illustre disparu a été mise en terre, le 14 avril, au cimetière de Benseke Mfuti, dans la périphérie ouest de Kinshasa et ce, après des funérailles officielles organisées au Palais du peuple et la célébration d’une messe de suffrage dite en  la cathédrale Notre-Dame de Lingwala.   

Résultat de recherche d'images pour "andré boboliko lokonga"Représentant personnel du président de la République aux funérailles officielles de feu Bo-Boliko Lokonga, le Premier ministre,  Bruno Tshibala a, dans son oraison funèbre prononcée devant un parterre d’officiels, rendu hommage à un acteur politique exceptionnel. Lu par le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, le mot du chef du gouvernement est venu conforter bien des esprits par rapport aux divers témoignages rendus sur ce digne fils du pays dont la disparition constitue une grande perte pour la classe politique congolaise. Tous, pour ainsi dire, ont mis une emphase particulière sur les qualités tant humaines que professionnelles du grand homme d’État que fut André Bo-Boliko. Il a servi le pays avec loyauté et son expérience politique remarquable devrait servir les générations présentes et futures, a indiqué Bruno Tshibala, avant d’égrener en quelques lignes son témoignage posthume devant une assistance visiblement affectée et éplorée.

Remontant un passé à la fois lointain et proche, le Premier ministre a évoqué les souvenirs d’un entretien qu’il eut en 1992 avec le patriarche André Bo-Boliko, à l'époque de la Conférence nationale souveraine, alors qu’il était membre de la commission des biens mal acquis et président de la commission des biens « zaïrianisés » ou nationalisés. Et d’avouer que dans le contexte de l’époque, il se sentait comme dans la peau d’un procureur de la République investi de pleins pouvoirs pour traquer les malfaiteurs économiques. « J’ai reçu l'honorable Bo-Boliko à la sous-commission pour lui poser des questions en rapport avec les biens qu’il avait acquis dans le cadre de la zaïrianisation au milieu des années 1970. Je voulais également savoir s’il avait payé la totalité du prix des biens reçus », a révélé Bruno Tshibala.

La réponse teintée de sagesse du vieux Bo-Boliko désarçonna le jeune procureur zélé que fut Bruno Tshibala qui, au passage, n’a pas manqué de saluer la grandeur d’esprit de celui dont il voudrait se servir comme modèle.  « Je suis un chrétien catholique, croyant et pratiquant. Je reconnais avoir reçu des biens zaïrianisés. Je n’avais rien demandé moi-même. C’est le régime MPR parti État qui me les avait attribués d’office. Je ne pouvais pas refuser. Sinon, on allait me malmener et me punir comme un antirévolutionnaire. Il est vrai que je n’ai pas payé la totalité du prix des biens nationalisés que j’avais acquis à l’époque. Je m’engage ici à apurer le solde qui reste à payer ». Tels ont été les propos tenus par André Bo-Boliko à son jeune frère venu s’enquérir de la situation des biens qu’il avait acquis à la suite de la zaïrianisation. 

Joignant l’acte à la parole, il s’engagea à payer la totalité du solde des biens reçus comme acquéreur et c’était chose faite quelques mois plus tard, a indiqué Bruno Tshibala. Toute la grandeur et la splendeur du patriarche apparaissent dans ce témoignage émouvant qui met en relief le côté vertueux, honnête et intègre de l’homme qui, à n’en point douter, passe pour un repère digne et respectable de l'histoire politique récente du pays. André Bo-Boliko Lokonga quitte malheureusement la terre des hommes au moment où le pays entendait encore profiter de sa riche expérience politique et de ses sages conseils pour assurer sa stabilisation et sa reconstruction.

André Bo-Boliko Lokonga Monse Mihambo, né le 15 août 1934 à Lobamiti dans le Bandundu, est un homme politique de la République démocratique du Congo. Bo-Boliko a été président de l’Assemblée nationale puis a été le Premier commissaire d’État du Zaïre du 6 mars 1979 au 29 août 1980, avant d’entrer dans l’opposition et de créer en 1990 le Parti Démocrate et Social Chrétien (PDSC) avec Joseph Ileo.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

André Boboliko Lokonga

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