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Bruit

Mardi 15 Mai 2018 - 11:38

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Le procès du général Jean-Marie Michel Mokoko qui vient de s'achever devant la Cour d'appel de Brazzaville l'a démontré, hélas !, une fois de plus et sans ambiguïté: dès lors qu'elles ne peuvent répondre avec des arguments crédibles aux accusations portées contre elles et qu'elles s'avèrent donc incapables de prouver leur innocence, les personnalités mises en cause tentent par tous les moyens de mobiliser les réseaux sociaux et les grands médias afin de décridibiliser l'institution judiciaire.

Elles espèrent, ce faisant, que le bruit ainsi créé et relayé dans la sphère médiatique convaincra l'opinion publique que la justice congolaise n'est pas indépendante, que ses différents acteurs sont soumis au pouvoir politique, que les verdicts prononcés par les juges ne reposent sur aucune base réelle, que la personne jugée et condamnée est victime d'une violation du  droit qui ne dit pas son nom. Au-delà d'une certaine presse qui sert de relais dans la tentative d'empêcher la décision justifiée que prendront les tribunaux, l'objectif visé par les proches de Jean-Marie Michel Mokoko n'est donc pas autre chose que la récusation pure et simple de l'Etat de droit sur lequel est fondée notre jeune démocratie.

Dans un pareil contexte, les autorités ciblées par ces agressions verbales et écrites doivent se garder de tomber dans le piège qui leur est tendu. Ayant en face d'elles d'une part, des individus qui n'ont plus rien à perdre puisqu'ils ont été condamnés et,  d'autre part, des médias qui sont souvent plus enclins à faire du bruit qu'à vérifier la réalité des accusations qu'ils relaient, la tentation est aussi logique que forte de se lancer dans la polémique. Avec tous les risques que cela comporte, notamment celui de la surenchère qui elle-même donnera du grain à moudre aux détracteurs du Congo.

La page du procès Mokoko étant tournée, il revient à la justice et à elle seule de faire appliquer les jugements qu'elle vient de  prononcer en toute indépendance. En assumant toutes les responsabilités qui sont les siennes, en particulier la conduite au plan international des actions qui permettront de faire comparaître un jour  devant elle les mercenaires étrangers qu'elle a condamnés par contumace. Ne pas céder à la tentation du bruit mais poursuivre sans désemparer sur la voie de l'Etat de droit est aujourd'hui un devoir.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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