Prise en charge des victimes de torture : une formation en expertise médico-légale organisée à Kinshasa

Samedi 26 Mai 2018 - 13:00

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L' atelier a regroupé, du 22 au 24 mai, des défenseurs des droits de l’homme membres des organisations Œuvre sociale pour le développement (OSD) et du Collectif des organisations des jeunes solidaires du Congo-Kinshasa (Cojeski).

La session de formation a bénéficié de l’appui financier de l’Union européenne. Elle s’est déroulée au Centre d’action pour le développement des entreprises en Afrique, dans les installations de la Fondation Hans Seidel, dans la commune de la Gombe. Cette formation, la deuxième du genre, a été organisée par l’OSD, dans le cadre du projet « Résistons à la torture ensemble » (Restore) mis en œuvre avec Cojeski et l’ONG internationale RCN Justice et démocratie, prévu de 2017 à 2019. Les participants à ces travaux ont été des médecins et des moniteurs des lieux de détention des deux organisations précitées.

Acquérir des connaissances sur le protocole d’Istanbul

L’objectif poursuivi par cet atelier a été de permettre aux différents acteurs intervenant dans le processus de prise en charge des victimes de torture d’acquérir des connaissances sur le protocole d’Istanbul (instrument international principal concernant la prise en charge holistique des victimes), d’améliorer leurs connaissances sur les autres instruments internationaux et nationaux de lutte contre la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants. Il s’est agi également de travailler avec les participants sur la mise en pratique de ces instruments dans leur travail quotidien.

Au cours de l'atelier, les participants ont suivi différents exposés dont celui du Parmi coordonnateur national du Réseau RRSSJ, Me Emmanuel Kabengele wa Kalonji, sur les Normes nationales et internationales ainsi que sur le code d’éthique applicable en matière de la torture. Pour sa part, Me Marie-André Muila Kayembe, de l’ONG Toges noires, a parlé de l’Enquête légale sur la torture. Dans son exposé, cet activiste des droits de l’homme a notamment relevé que « les États sont tenus par le droit international d’enquêter sans délai et de manière impartiale sur toute allégation de torture ».

Le Dr Paul Kabasele Mputu, du Département de la médecine légale à l’Hôpital général de Kinshasa, s’est penché sur les preuves physiques de la torture. « Les éléments de preuves recueillis à l’entretien étant indiciels, ils constituent des preuves médico-légales utiles en vue de la condamnation du tortionnaire et, in fine, en vue de la réparation des préjudices et des dommages au profit de la victime », a dit ce praticien de la médecine légale. Son confrère, le Dr Timothée Kamanga Mbuyi, du Centre neuro-psycho-pathologique, a clôturé l’atelier par son intervention sur les preuves psychologiques de la torture.

Il est noté qu’une autre session de formation du même genre est attendue du 29 au 31 mai. Dans cette ambition, l’OSD, toujours dans le cadre du projet Restore, vise vingt membres d’autres organisations de la société civile de défense et de promotion des droits humains.

Lucien Dianzenza

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