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Quand le réchauffement climatique menace l’humanité

Vendredi 6 Juillet 2018 - 18:44

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L’humanité a-t-elle réellement pris la mesure du danger que représente le réchauffement climatique pour la planète ? On a parfois l’impression que dans l’esprit des « climato-sceptiques » qui ne croient pas à la réalité de ce réchauffement, il s’agit d’une invention de certaines élites et des médias. Pourtant, le réchauffement climatique ne doit pas être pris à la légère tant les preuves et les arguments attestent que si l’homme ne modifie pas son comportement et ses habitudes face à la nature, cette dernière finira par le détruire entièrement.

Lorsqu’on parle du réchauffement climatique, il s’agit d’un phénomène caractérisé par l’augmentation des températures qui se produit sur terre depuis plus d’un siècle (cent à cent cinquante ans). Depuis le début de la révolution industrielle au XIXe siècle, les températures moyennes sur terre ont augmenté de façon assez régulière. En 2016, par exemple, la température moyenne sur la planète terre était environ 1 à 1.5 degré au dessus des températures moyennes de l’ère pré-industrielle.

Le réchauffement climatique est en grande partie causé par les activités humaines qui modifient durablement les équilibres météorologiques et les écosystèmes. D’abord, une augmentation des températures à cause du réchauffement climatique affecte l’ensemble de l’écosystème mondial et pas seulement la chaleur ressentie. La météo s’en trouve perturbée, avec une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes. Cela veut dire que l’on constate plus de tempêtes, plus d’inondations, plus de cyclones et de sécheresses.

La capacité de régulation des océans est aussi affectée par une augmentation des températures. Si les températures globales augmentent de façon très importante, il y aura donc augmentation du niveau des océans mais aussi une acidification et une désoxygénation des zones océaniques. Cela peut affecter des zones de forêts et les écosystèmes fragiles à l’instar de la barrière de corail, des forêts amazoniennes et du bassin du Congo ainsi que la biodiversité de ces zones qui seraient en danger.

Est-il nécessaire de rappeler, par exemple, qu’au cœur de l’Afrique s’étend une vaste région forestière d’environ deux cent trente millions d’hectares appelée « Bassin du Congo », que sa superficie de quatre millions de km2 représente environ 6% de la surface forestière mondiale, et que ce bassin abrite près de la moitié des espèces animales du continent africain ? Les conséquences du réchauffement climatique auraient des effets dévastateurs sur cet ensemble avec ses espèces menacées telles que l’éléphant de forêt, le chimpanzé, le bonobo, les gorilles de plaine et de montagne, les quatre cents mammifères, mille oiseaux, sept cents espèces de poissons et dix mille plantes tropicales qui peuplent ces espaces sauvages.

Sur la société et l’économie, le réchauffement climatique peut avoir potentiellement plusieurs conséquences : la capacité des sociétés à s’adapter à un nouveau climat, à adapter leurs infrastructures, notamment médicales mais aussi leurs bâtiments. Le réchauffement climatique aura aussi des conséquences sur la santé publique, la capacité alimentaire des pays. Imaginez un instant qu’il se mette à neiger au Gabon ou au Cameroun. Tout ce que cela impliquerait comme changement dans les habitudes de la population.

On estime que plus de cent millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté si les objectifs de réduction des gaz à effets de serre liés au réchauffement climatique ne sont pas tenus. Comme toujours, ce sont les plus démunis qui seront le plus durement frappés par le changement climatique. Le défi auquel l’humanité est actuellement confrontée consiste à éviter que le dérèglement du climat ne plonge dans l’extrême pauvreté des dizaines de millions d’êtres humains.

Sécheresses, typhons, inondations, cyclones, etc., le réchauffement climatique est à l’origine de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes. Des catastrophes naturelles qui devraient continuer à se multiplier dans les décennies à venir, provoquant la migration de la population. Face à ce scénario catastrophe annoncé, il ne s’agit plus simplement pour les Etats de multiplier les conférences et les sommets sur le climat mais lors de ces grand-messes d’y prendre des décisions concrètes qui emmèneront les uns et les autres à changer leurs habitudes. Il y va de la sauvegarde de la planète et au-delà, de la race humaine.

 

Boris Kharl Ebaka

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