Gouvernance: les élections doivent constituer un point d’arrêt, selon Jean-Claude Katende

Jeudi 12 Juillet 2018 - 19:12

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Le président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) estime que les échéances attendues au pays, qu’elles aient lieu en décembre ou à une autre date, doivent amener le peuple à sanctionner négativement ou positivement les acteurs politiques de l’opposition comme de la majorité.

Dans une interview accordée le 11 juillet à la presse, le président de l’Asadho, Me Jean-Claude Katende, a expliqué le contenu de la campagne « Pas de vote pour les seigneurs de guerre » qui sera lancée dans le pays. Cette action, a-t-il dit, est motivée par le fait que « les élections prochaines, qu’elles aient lieu en décembre 2018 ou à une autre date, doivent constituer un point d’arrêt. Un point où le peuple doit sanctionner négativement et positivement les acteurs politiques de l’opposition comme de la majorité ». C’est ainsi, a-t-il expliqué, que les Congolais ne doivent pas élire tous ceux qui ont pris les armes contre leur pays, qui ont tué leurs concitoyens depuis la guerre de 1997.

Pour Jean-Claude Katende, en effet, cette campagne a l’avantage de servir à l’assainissement de la classe politique et à son renouvellement, d’une part, et à prévenir d’autres rebellions à travers le pays, d’autre part. Le président de l’Asadho a fait savoir qu’il n'y aucun exemple d'un seigneur de guerre qui a instauré la démocratie ou respecté les droits de l’homme. « Ces exemples sont très limités à travers l’Histoire du monde et, surtout, en Afrique centrale. Ils vantent tous la démocratie dans leurs discours mais ils en renient souvent les fondamentaux. Ils sont les premiers à violer les droits de leurs concitoyens, à s’accrocher au pouvoir, à organiser des fraudes électorales et à confisquer la démocratie », a-t-il soutenu, poursuivant que les seigneurs de guerre compromettent même le développement économique et social de leurs concitoyens. Ce tableau appuyé par les réalités de l’histoire du monde, s’est-il convaincu, soutient leur thèse selon laquelle les seigneurs de guerre ne peuvent pas devenir de vrais démocrates.

Travailler dans le respect des droits de l’homme

Le président de l’Asadho a tenu à préciser que leur action ne portait pas atteinte aux droits fondamentaux de personnes concernées. « Notre campagne ne demande pas à la Céni d’invalider les candidatures des seigneurs de guerre. C’est un appel que nous adressons aux Congolais, en leur présentant les risques qu’il y a à donner leur vote à un seigneur de guerre. Chaque électeur étant libre de voter qui il veut, notre rôle est d’attirer son attention sur certaines questions pour qu’il ne commette plus les erreurs du passé », a expliqué Me Jean-Claude Katende pour qui reconduire les seigneurs dans les institutions du pays, c’est ignorer la souffrance de vingt et une dernières années.

Cette campagne sera, selon son initiateur, fondée sur la logique que les électeurs ne peuvent pas confier la gestion du pays aux Congolais dont ils sont sûrs, compte tenu de leur passé, qu’ils ne peuvent faire avancer ni la démocratie ni la justice. « C’est le cas des seigneurs de guerre. Ils sont eux-mêmes redevables aux victimes et à la justice, comment voulez-vous qu’ils fassent avancer la nation ? Aucune nation ne peut avancer sans justice », a-t-il martelé. Cette campagne, rappelons-le, sera lancée le 19 septembre. « C’est le jour de la publication des listes définitives de candidats-président et candidats députés nationaux, selon le calendrier de la Céni. Ainsi, nous saurons qui sont les seigneurs de guerre qui sont retenus par la centrale électorale pour participer aux élections », a signifié le juriste.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Jean-Claude Katende.

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