Processus électoral : Jean-Claude Kyungu Kabila dénonce des élections fantaisistes

Mercredi 8 Août 2018 - 19:30

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À peine libéré de la prison où il a été détenu pendant près d’une année et demie, le président national de l’Union du peuple congolais engagé (UPCE) est sorti de son silence, en dénonçant une Commission électorale qui n’est pas indépendante et un appareil judiciaire qui fonctionne en faveur du pouvoir en place.

 

 

 

 

Le point de presse tenu le 8 août dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa, a permis au président national l’UPCE, Jean-Claude Kyungu Kabila, de lancer un appel au peuple congolais pour le boycott des élections attendues au 23 décembre et à proposer un troisième dialogue en vue de baliser le chemin pour une société plus stable. Décrivant l’impasse dans laquelle le pays se trouve depuis plusieurs décennies, cet acteur politique note que les élections, la machine à voter, la loi électorale, etc., n’étaient que « des manœuvres dilatoires des personnes animées de mauvaise foi et mal intentionnées pour gagner du temps en vue de se pérenniser au pouvoir ».

Pour Jean-Claude Kyungu Kabila,  la situation politique à laquelle le pays fait face n’était pas à prendre à la légère. Notant que la RDC était à la quête d’une alternance qui la sortira de cette crise, le président national de l’UPCE a rassuré que cette alternance va résoudre beaucoup de problèmes qu’a connus le pays pendant plusieurs décennies.

Pour la sortie de l’impasse, l’UPCE et son président national disent « non aux élections », ne voulant pas y aller, selon eux,  avec une Commission électorale qui n’est pas indépendante, un appareil judiciaire qui fonctionne en faveur du pouvoir en place. « Comment gagner un match pendant que les organisateurs, voire les arbitres, tous sont contre vous ? C’est un match perdu d’avance et nous demandons à ce que ces  élections fantaisistes soient boycottées car celles-ci couvrent beaucoup d’irrégularités », a-t-il averti.

Un autre et dernier dialogue

Dans les propositions de la sortie de la situation  d’impasse politique, l’UPCE propose un troisième dialogue qui sera considéré, selon elle, comme le dernier et qui devra permettre d’obtenir l’alternance « digne de son nom » et aboutir aux élections apaisées, libres, démocratiques et transparentes.

Regrettant que les deux premiers dialogues aient été un échec, voire une « arnaque » pour le pays, Jean-Claude Kyungu Kabila a noté que ces pourparlers ont plus été « un appel d’offre d’emploi pour les politiciens quémandeurs des postes et un moyen pour amener certains acteurs politiques à se pérenniser au pouvoir et à prolonger l’organisation des élections démocratiques et apaisées, au lieu d’être la voie de sortie de cette crise politique dans le pays ». Il a poursuivi que les précédentes rencontres n’ont pas pu, non plus, résoudre la question sur les faiblesses de la Constitution qui sont exploitées par la majorité sortante qui refuse d’organiser les élections telles que prévues par cette loi fondamentale, en exploitant abusivement le contenu de l’article 70. « Et c’est le seul article qui a pris tout un pays, tout un peuple en otage en faveur d’une frange des politiciens », a déploré Jean-Claude Kyungu. Alors que, s’est-il aussi plaint, ces deux dialogues n’ont pas, non plus, traité de la question de l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Des matières à débattre lors du dialogue qu'elle propose, l’UPCE veut inscrire notamment la dissolution du Conseil national de suivi de l’Accord dont la mise en place est considérée par ce parti  comme des dépenses inutiles et futiles pour le pays. « Cette commission n’a pas sa raison d’être car elle a failli à sa mission », a fait constater Jean-Claude Kyungu Kabila. Ces énièmes pourparlers devront également traiter de la modification de l’article 70 de la Constitution alors qu’ils doivent insister sur la stricte application des articles 151 et 152.

La Céni devra également, estime ce parti, profiter de cette occasion pour communiquer la date et le calendrier réels qui respecteront toutes les normes du processus électoral visant des élections apaisées, crédibles, libres, démocratiques et transparentes. Pour y parvenir, a conseillé ce parti politique, la Centrale électorale devra se débarrasser  de toutes les irrégularités qui constitueront un frein pour le déroulement des élections. Parmi ces irrégularités, il a été noté la machine à voter qui n’a pas été prévue dans la loi électorale, a martelé l'UPCE. 

 

 

 

 

 

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Jean-Claude Kyungu Kabila face à la presse/ Adiac

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