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Les enfants de la rue, une épine sous les pieds des municipalités

Samedi 25 Août 2018 - 17:55

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De nombreuses associations à caractère humanitaire qui naissent ici et là, y compris des orphelinats, familles d’accueil et mécènes n’ont cessé de porter leur regard altruiste à l’endroit de ces enfants dits, « de la rue ». Cependant, ce phénomène persiste. Ces enfants sont perçus dans nos villes par petits groupes, errant ça et là, sans but. Triste phénomène qui tend à devenir un vrai fléau social bouleversant ainsi tous les programmes socio-municipaux de gestion.

Et tel qu’il se présente, disent certains observateurs, ce phénomène appelle des nouvelles approches de solutions sinon, il n’en finira jamais. Dans l’idée qui l’animait de voir des enfants grandir bien encadrés,  Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’Organisation des Nations unies qui vient récemment de nous quitter, disait : « Rien n’est plus important que de bâtir un monde dans lequel tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé, dans la paix et dans la dignité ».

Pour de nombreux observateurs, la constance de ce phénomène proviendrait de diverses causes, à savoir économiques, sociales, culturelles et aussi cultuelles.

Les gestionnaires des villes sont appelés donc à combattre à tout prix ce phénomène à travers des méthodes de réinsertion sociale et de nouvelles enculturations car il est l’un des facteurs criminogènes. N’étant plus encadrés dans leurs milieux familiaux, ces enfants sont exposés aux actes qui les mettent en porte-à-faux avec la loi. Ils échangent avec des délinquants plus expérimentés et très dangereux qu’eux et cela les conduit plus tard aux actes « regrettables ».  Sisto Obondoko, président d’une association œuvrant pour le bien- être des enfants en général et des enfants orphelins en particulier, affirme qu’à Pointe-Noire, ce phénomène devrait avoir une intensité quelque peu faible si toutes les assemblées de Dieu et orphelinats arrivaient à accueillir un effectif raisonnable des enfants de la rue en leur sein. La ville océane, par exemple, soutient-il, regorge au tant de ces milieux sociaux pouvant accueillir et encadrer ces enfants de la rue, mais hélas.

Ces enfants prennent parfois la peine de se coucher expressément dans des endroits publics pour susciter des regards altruistes. Si certains tentent par leurs efforts de briser cette coriace réalité pour faire de petits boulots moyennant une pièce de 50 ou 100 F CFA, d’autres encore, aux heures du soir, errent autour des restaurants de fortune dans l’espoir de s’attraper quelque chose à manger.

Ce phénomène, s’il n’est pas arrêté, contraste avec la loi congolaise n°4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant. Cette loi dite Potignon met en exergue deux préoccupations essentielles sur l’enfant et son devenir, à savoir "qui est un enfant ?" et  "que dit la loi pour les enfants abandonnés ou maltraités ?".

Il semble qu’avec cette démographie galopante de nos villes, ce phénomène des enfants de la rue ne s’arrêtera pas du tout si de nouvelles stratégies de sa gestion ne verraient pas le jour. Ainsi donc, les gestionnaires des villes ont là du pain sur la planche.

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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