Chronique. Lutte contre le changement climatique : le rôle primordial des forêts

Vendredi 31 Août 2018 - 20:59

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Depuis plusieurs années maintenant, sur la problématique environnementale et de la sauvegarde de la planète, une question revient permanemment à toutes les rencontres internationales : comment lutter contre les changements climatiques ?

Sans une réponse réellement efficace à cette question, les pires conséquences du réchauffement climatique ne vont cesser de menacer et de mettre en péril la planète. C’est, d’ailleurs, pour essayer d’apporter une réponse à cette question cruciale qu’il y a eu l’Accord de Paris sur le climat en 2015.

Le but initial de l’Accord de Paris est de renforcer l’intervention internationale pour contrer la menace du changement climatique et maintenir une hausse mondiale de la température en-deçà de deux degrés Celsius et poursuivre les efforts visant à limiter la hausse des températures à 1,5 degré. Or les engagements actuels des pays les plus pollueurs représentent seulement la moitié des mesures nécessaires pour éviter une hausse de température de deux degrés et seulement un tiers des mesures nécessaires pour limiter le réchauffement à 1,5 ° C.

Bien que cet écart entre les besoins et les perspectives soit significatif, il est encore possible de le combler de manière efficace et économique. Et l’un des principaux contributeurs qui permettra de combler cet écart sont les forêts.

Les chiffres publiés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat indiquent que si la déforestation prenait fin dès aujourd’hui et que les forêts dégradées étaient ainsi en mesure de se rétablir, les forêts tropicales pourraient à elles seules réduire les émissions mondiales annuelles de 24 à 30%.  En d’autres termes, cela signifie qu’à courte échéance, les forêts tropicales pourraient constituer entre un quart et un tiers de la solution au changement climatique.

Au cours des six dernières années, au Brésil, en Équateur, en Malaisie et en Colombie, en conformité aux exigences de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, 6,3 gigatonnes (milliards de tonnes) de réduction des émissions de dioxyde de carbone ont déjà été enregistrées. C’est une quantité supérieure au total des émissions annuelles des États-Unis.

Il est donc important pour les bailleurs de fonds et les pays riches d’apporter un soutien supplémentaire pour mettre fin à la déforestation dans les pays en développement à fort couvert forestier. Sauver les forêts permet non seulement de lutter contre le changement climatique mais aussi de réduire la pauvreté, en protégeant près de deux millions de personnes qui dépendent des forêts pour leur subsistance.

Lorsque les forêts sont défrichées, d’énormes quantités de carbone sont libérées dans l’atmosphère. Des activités telles que l’exploitation forestière sélective ainsi que le drainage de marécages et tourbières riches en carbone sont également des sources importantes d’émissions.

La protection des forêts, y compris des mangroves, rend donc l’action climatique moins chère et plus rapide. Il est dans ce cas impératif de construire un argumentaire politique défendant ces idées dans tous les pays.

Comme on peut le constater, des solutions existent dans la lutte contre les changements climatiques. Mais elles ne seront efficaces que si elles sont adoptées rapidement. Il serait alors possible d’inverser la situation actuelle. Plus les solutions à apporter trainent, plus notre capacité à limiter les changements climatiques est non seulement affaiblie mais s’avérera à la longue beaucoup plus coûteuse.

Boris Kharl Ebaka

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