Pool : l'implication souhaitée des femmes dans le processus de restauration d’une paix durable

Vendredi 21 Septembre 2018 - 19:14

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La volonté a été exprimée le 18 septembre à Kinkala, au cours d’une réunion d’échange visant, entre autres, à trouver les voies et moyens pour accompagner le processus de consolidation de la paix en cours dans le département.

Le coordonnateur résident du Système des Nations unies (SNU) au Congo, Anthony Ohemeng Boamah, a, en marge du lancement du projet « Consolidation de la paix » et DDR (Désarmement, démobilisation et réintégration), échangé avec les femmes chrétiennes de Kinkala, chef-lieu du département du Pool. En effet, s’inscrivant dans le cadre de l’une des composantes du programme DDR, notamment la réinsertion des victimes dans leur communauté en leur octroyant des activités rémunératrices ainsi qu’en protégeant leurs droits humains, cette réunion avait pour but de susciter l’implication des femmes du Pool dans le processus en cours.

« Chaque fois qu’il y a une crise, démesurément ce sont des femmes qui sont des victimes. Dans l’aspect réconciliation que nous recherchons à travers le dialogue, nous avons jugé utile de travailler aussi avec les femmes chrétiennes, donc impliquer les victimes pour trouver des solutions que nous estimons être durables. Il n’y a personne qui pourrait penser une solution à la place d’une victime ; la majorité de la population congolaise est composée des femmes », a rappelé Anthony Ohemeng Boamah.

S’inspirant des expériences du passé, il a indiqué que les sociétés qui impliquent les femmes à la sortie des crises réussissent souvent à se doter d’une paix durable. La résolution 13/25 des Nations unies demande, a-t-il rappelé, à tous ses pays membres de faire participer les femmes dans tout processus de recherche et de consolidation de la paix, de prévention de conflits. « Nous sommes disponibles et nous allons travailler avec la composante féminine de la société. Nous avons commencé cette expérience avec les femmes chrétiennes du Pool pour qu’ensemble nous puissions aider à restaurer la paix », a assuré Anthony Ohemeng Boamah.

Le commandant divisionnaire de l’Armée du salut du Pool, secteur 1, Philomène Mbizi, a rappelé que la femme était l’être le plus vulnérable puisqu’elle est la première victime suite aux expériences de chaque jour. « Dans toutes les sociétés, la femme a une place importante dans le développement socioéconomique. Nous osons croire que tout effort de redressement et de retour à la normale dans le département du Pool sera vain si les femmes n’y participent pas davantage. Nous sommes par conséquent, toute oreille pour que le son de la cloche de retour à la normale prenne en compte la femme qui est la gardienne et l’éducatrice principale de la société », a souligné la directrice divisionnaire des ministères féminins de l’Armée du salut.

Tourner définitivement la page sombre du Pool

Elle s’est, par ailleurs, dit préoccupée par la situation des enfants du Pool qui doivent aller à l’école comme tous les autres jeunes du pays. Selon elle, les femmes chrétiennes se sont mises à prier pour le retour de la paix tout au long des deux ans de conflit. « Ce qui nous inquiète aujourd’hui, c’est surtout la vie des jeunes. Nous sommes des mamans, nous voulons que nos enfants puissent être transformés. Nous avons également certaines écoles qui ne fonctionnent plus, nous avons le souci pour des jeunes gens qui sont-là et ceux qui naîtront dans l’avenir, notamment ce qui sera leur vie », s’est inquiétée Philomène Mbizi.

L’évêque du Diocèse de Kinkala, Mgr Louis Portella Mbuyu, s’est, quant à lui, félicité de l’initiative du coordonnateur du SNU. Pour lui, la place de la femme a été toujours reconnue dans la parole de Dieu. « Je crois que le SNU a bien saisi que la femme a un rôle irremplaçable dans la société. Au nom des églises chrétiennes, nous nous engageons au dernier moment, une bonne fois pour toute, que cette page soit tournée d’une manière définitive et que réellement le département du Pool se relève. L’exemple des ossements desséchés du prophète Ezéchiel est très parlant. Ces ossements desséchés peuvent reprendre vie, les ossements desséchés que sont la population du Pool reprendront vie », a-t-il espéré.

Notons que cette rencontre s’est déroulée à la paroisse Cathédrale Sainte-Monique de Kinkala, en présence du haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolélas, et des autorités départementales.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Une vue des officiels ; les représentants des églises chrétiennes/Adiac

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