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Quand la stigmatisation du malade le stresse !

Samedi 22 Septembre 2018 - 13:00

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La maladie, on ne le dira jamais assez, est un état de santé anormal qui peut affecter tout homme. Et les médecins eux-mêmes le disent, « un homme bien portant peut être aussi un malade qui s’ignore ». Or quand une personne s’attrape telle ou telle maladie, il y a dans certaines familles et même dans son environnement social immédiat un brutal changement de comportement envers elle. Ce comportement, à quelques exceptions près, peut ajouter encore de la douleur et aggraver la maladie, voire en causer d’autres.

Ces derniers temps, être affecté par une maladie ouvre la porte à une sale série de stigmatisations et discriminations. Généralement, une personne malade perd son poids et c’est à partir de là que naît la suspicion chez les proches. Dès lors, l’occasion est vite trouvée de salir le parent malade, suspecté d’être atteint de toutes les infections et pathologies les plus dangereuses qualifiées « péjorativement » de  maladie de la honte. « Oh tu n’es pas au courant, Monsieur X a trop maigri, il doit souffrir de la maladie du jour », « L’autre jour je l’ai observé toussé lourdement, ce genre de toux signale la maladie du siècle », « La semaine passée, je l’ai vu sortir en titubant des services des grandes endémies et cela veut tout dire », etc.

Des propos qui ne sont que des fausses informations au sujet du malade. Et quand cela arrive aux oreilles de l’intéressé, celui-ci peut avoir une dépression et même une perte d’estime de soi. En gros, de tels propos créent des états psychologiques très dangereux chez le malade qui se voit être rejeté à la fois par certains membres de la famille et par les voisins, voire par la société tout entière.

Pourtant, personne ne peut deviner la maladie dont souffre l’autre quand le vrai diagnostic n’est pas fait. Encore que pour éviter de tomber dans des conjectures maladroites des spécialistes de la stigmatisation, il est même nécessaire de se rapprocher  du malade au lieu de colporter n’importe quoi sur lui. Quelle méchanceté ! C’est aussi là de l’antivaleur avérée car en se comportant de la sorte, l’on ne se rend peut-être pas compte que l’on crée involontairement des mécanismes de rejet des autres. Les psychanalystes disent que parmi de nombreuses maladies, certaines ont une origine psycho-somatique, c’est-à-dire peuvent partir des idées négatives des autres et le corps reçoit ainsi l’influx nerveux destructeur.

C’est ainsi que par peur de stigmatisation, certains malades préfèrent se terrer dans leur maison, pour ne pas donner lieu à des rumeurs sur leur état de santé. Stigmatiser un malade, c’est lui en ajouter une autre encore plus grave et destructrice. A ce sujet, un psychiatre écrivait, « la stigmatisation est parfois plus difficile à endurer que la maladie elle-même ». Allez-y comprendre.

Arrêtons donc de stigmatiser nos parents malades pour ne pas aggraver leur cas. Cherchons plutôt les voies et moyens pour créer dans leur psyché un état mental positif à travers des gestes et actions d’altruisme et de solidarité. La médecine est là pour lutter contre les maladies, pourquoi, diable, cette discrimination ?

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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