Arts martiaux : Me Moussa déplore le niveau du karaté congolais

Mardi 9 Octobre 2018 - 18:19

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La compétitivité fait défaut, les contreperformances s’enchaînent, le niveau technique est en deçà de la moyenne, a relevé l'ancien entraîneur de l’équipe nationale et ancien dirigeant du département formation, actuellement directeur technique du club DGSP.

Le karaté a offert au Congo ses deux premières médailles d’or de l’histoire des Jeux africains dans les arts martiaux et sports de combat en 2015. La discipline avait alors pris son envol vers le toit du continent, dans l’objectif de s’y maintenir avant de prétendre faire bonne figure au plan mondial. D’ailleurs, la même année au championnat d’Afrique à Dakar, au Sénégal, le diable rouge Nardy Bikoka Mbako avait décroché la médaille d’or, rééditant l’exploit en 2017 à Yaoundé, au Cameroun.

Mais après plus rien, estime Me Fiston Moussa, ceinture noire 5e dan. Selon lui, les malentendus se sont par la suite multipliés dans le milieu du karaté congolais, entraînant les divisions ayant conduit à la mise à l’écart de certains sachants : formateurs et athlètes. La réalité d’aujourd’hui n’est plus celle d’avant, a-t-il regretté. « Le constat est amer.  Les contreperformances de la saison passée prouvent bien que le niveau technique a baissé. Il n’y a plus d’entraînement dans certains clubs qui, d’ailleurs, n’existent que de nom. Or en équipe nationale, on ne forme pas les karatékas mais on les prépare. Le travail de base doit se faire normalement dans les clubs », a expliqué Me Fiston Moussa.

La saison dernière, le premier baromètre ayant permis de mesurer le niveau des karatékas de Brazzaville notamment a été le championnat départemental. Juste quelques-uns ont pu sortir la tête de l’eau. Au championnat national, ce sont les mêmes qui ont brillé. Au championnat d’Afrique dédié aux athlètes de la catégorie senior, récemment disputé au Rwanda, aucune médaille. « Le Congo a perdu la troisième place qu’il occupait au plan africain », a indiqué l’actuel directeur technique du karaté club DGSP.

Pour rehausser le niveau du karaté congolais, beaucoup de choses sont à faire, en commençant par mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut, à en croire Me Fiston Moussa. Ensuite, a-t-il ajouté, organiser les séminaires de formation des formateurs sur des thèmes précis liés aux objectifs à atteindre et faire un travail de fonds sur les fondamentaux. Les séminaires peuvent porter, entre autres, sur la gestion du combat quand l’athlète mène et quand il est mené, en lui apprenant à conserver l’avantage sur l’adversaire. « Au championnat d’Afrique à Kigali, j’ai suivi la vidéo d’un diable rouge qui a perdu le combat dans les trente dernières secondes alors qu’il avait l’avantage », a indiqué Me Fiston Moussa qui a reconnu que le département de l’arbitrage organise beaucoup de séminaires pour se mettre à jour.

Selon lui, le karaté d’aujourd’hui n’est plus statique. Le combat sur une ligne droite est un style japonais révolu. « Quand j’avais pris l’équipe nationale, j’ai imposé la méthode de combat multidirectionnel et le système de trois secondes. Ce qui nous a permis de bien contrer la tactique égyptienne aux Jeux africains et réaliser la performance que nous connaissons tous », a précisé l’ancien chef de département formation des Diables rouges.

Pour cette nouvelle saison sportive qui commence, Me Fiston Moussa a souhaité que les karatékas mettent de côté les querelles qui les opposent pour l’intérêt du karaté, leur héritage commun.

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Me Fiston Moussa brandissant son diplôme d'entraîneur continental

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