Environnement : une étude révèle l’étendue stupéfiante de l’impact humain sur la planète

Mardi 30 Octobre 2018 - 20:00

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Le rapport "Planète vivante 2018", publié le 30 octobre par le Fonds mondial de la nature (WWF), dresse une image préoccupante de l’impact de l’activité humaine sur la faune, les forêts, les océans, les rivières et le climat. 

Le document note, en effet, que les opportunités d’agir actuelles vont rapidement disparaître et que la communauté mondiale doit de toute urgence repenser et redéfinir collectivement la façon dont elle valorise, protège et restaure la nature. « À cause de l’humanité et de notre façon d’alimenter, de soutenir et de financer nos sociétés et nos économies, la nature et les services qui nous nourrissent et nous font vivre courent à leur perte », souligne cette étude.

Vingt ans après sa première publication, le rapport "Planète vivante 2018", indique un communiqué de WWF y relatif, présente une vue d’ensemble de l'état du monde naturel. Par le biais d'indicateurs tels que l’Indice Planète vivante (IPV), fourni par la Société zoologique de Londres (ZSL), l'Indice habitat des espèces (IHE), l'Indice liste rouge (ILR) de l’UICN et l'Indice d'intégrité de la biodiversité (IIB) ainsi que les limites planétaires et l’Empreinte écologique, l’ONG internationale dresse un tableau particulièrement troublant : l’activité humaine pousse les systèmes naturels de la planète, piliers de la vie sur terre, au bord du gouffre. « La science nous montre la dure réalité que nous faisons subir à nos forêts, nos océans et nos rivières. Petit à petit et espèce par espèce, la diminution du nombre d’animaux et de lieux sauvages est un indicateur de l'impact et de la pression considérables que nous exerçons sur la planète, sabotant ainsi le tissu vivant qui nous soutient tous : la nature et la biodiversité », a déclaré le directeur général de WWF international, Marco Lambertini, cité dans ce communiqué.

L'activité humaine compromet la capacité de la nature à soutenir l’humanité

Ce rapport relève qu’au cours des dernières décennies, les activités humaines ont eu de graves répercussions sur les habitats et les ressources naturelles dont la faune et l’homme en dépendent, tels que les océans, les forêts, les récifs coralliens, les zones humides et les mangroves. À en croire cette étude, 20% de l’Amazonie ont disparu en cinquante ans à peine. « On estime que la terre aurait perdu environ la moitié de ses coraux en eaux peu profondes au cours des trente dernières années », fait savoir le texte qui, tout en relevant l’étendue et l’impact de l'activité humaine sur la nature, met également l’accent sur l’importance et la valeur de la nature pour la santé et le bien-être des personnes,mais aussi pour les sociétés et les économies.

Le communiqué de WWF indique que cette publication s’intéresse en particulier à l’importance des pollinisateurs, responsables de 235 à 577 milliards de dollars  dans la production agricole chaque année, et à la façon dont leur effectif, leur diversité et leur santé sont impactés par le changement climatique, les pratiques agricoles intensives, les espèces envahissantes et les maladies émergentes. « La nature soutient et alimente nos sociétés et nos économies en silence depuis des siècles et encore aujourd'hui. En contrepartie, le monde continue de prendre pour acquis la nature et ses services, en ne parvenant pas à mettre un terme à l’appauvrissement accéléré de la nature. Il est temps que nous réalisions qu'un avenir sain et durable pour tous n'est possible que sur une planète où la nature prospère et où les forêts, les océans et les rivières regorgent de biodiversité et de vie », a conseillé Marco Lambertini. « Nous devons de toute urgence repenser la manière dont nous utilisons et valorisons la nature - sur le plan culturel, économique et dans nos programmes politiques. Nous devons considérer la nature comme belle et inspirante mais aussi comme indispensable. Nous avons besoin, ainsi que la planète, d'un nouvel accord mondial pour la nature et les peuples maintenant », a insisté le directeur général de WWF international.

Une feuille de route pour agir

Le rapport "Planète vivante 2018" souligne la possibilité pour la communauté mondiale de protéger et de restaurer la nature jusqu'en 2020, l’année cruciale au cours de laquelle les dirigeants doivent examiner les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable, de l'Accord de Paris et de la Convention sur la diversité biologique. Pour cette étude, il est certain que les deux programmes - pour l’environnement et le développement humain - doivent converger en vue de construire un avenir durable pour tous.

C’est dans cette optique que le WWF appelle les citoyens, les entreprises et les gouvernements à se mobiliser et à mettre en œuvre un accord-cadre global pour la nature et la population, au titre de la CDB. Cet accord devra, selon l’ONG internationale, encourager l’action publique et privée afin de protéger et restaurer la biodiversité et la nature mais aussi de renverser la courbe suivie par les tendances dévastatrices mises en évidence dans le rapport "Planète vivante 2018".

Lucien Dianzenza

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