Mines : suspension de l’exportation du cobalt produit par Glencore

Mercredi 7 Novembre 2018 - 15:30

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La détection de l’uranium, à des niveaux dépassant la limite acceptable, dans l’hydroxyde de cobalt produit par Katanga Mining, sa filiale congolaise, est à la base de la décision lourde de conséquences qui a été prise.

Katanga Mining, filiale congolaise du groupe de négoce de matières premières suisse Glencore, est bien obligée de surseoir temporairement ses activités liées à l’exportation et à la vente du cobalt de sa mine de Kamoto, en République démocratique du Congo. Et pour cause ? De l’uranium à des niveaux trop élevés pour l’exportation a été détecté dans l’hydroxyde de cobalt produit dans ce projet minier. La limite acceptable autorisée pour l’exportation du produit à travers les principaux ports africains ayant été dépassée, Katanga Mining a été contrainte d’observer un moment de répit pour rechercher la faille.  

C’est ce qui ressort de son communiqué publié ce 7 novembre. Les conséquences sont désastreuses pour cette joint-venture détenue à hauteur de 25% par Gécamines et 75% par le groupe Glencore. Les actions du Katanga Mining ont, en effet, chuté de 33% à la Bourse de Toronto, atteignant leur plus bas niveau depuis mai 2017, alors que celles de Glencore ont chuté de près de 2,9% à la Bourse de Londres, à la fermeture le 6 novembre.

A cela s’ajoute l’incidence fâcheuse qu’entraîne cette situation sur les chiffres d’affaires de Glencore qui prévoyait de produire vingt-deux mille tonnes de cobalt entre le troisième trimestre de cette année et le deuxième trimestre de 2019. Au prix comptant, cela représenterait un retard de sept cents millions de dollars de revenus que la société ne saura engranger suite à cette déconvenue. A noter que la production totale de cobalt concernée par la suspension de la vente représente, à ce jour, mille quatre cent soixante-douze tonnes de cobalt fini.

Nonobstant cet arrêt inattendu de l’exportation et de vente du cobalt, Glencore qui ne baisse pas les bras est en quête des solutions intermédiaires. La société procède, d’ores et déjà, à d’autres analyses pour identifier l’origine de l’uranium et étudie diverses possibilités de son exploitation. Toutefois, la mise en place du système « Ion exchange » permettant d’éliminer l’uranium du cobalt, pour un coût approximatif évalué à vingt-cinq millions de dollars, est l’alternative prise par Glencore pour contourner la difficulté actuelle. Le système pourrait être mis en service d’ici à la fin du deuxième trimestre 2019, indique le communiqué.

Enfin, il est à noter que la décision d’arrêter les exportations et les ventes du cobalt de Kamoto Copper Company intervient près d’un an après la reprise de la transformation du cuivre et du cobalt de cette joint-venture, suspendue depuis septembre 2015.

 

Alain Diasso

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