Lire ou relire : " L’affreuse vie de Ndinga"

Jeudi 15 Novembre 2018 - 20:01

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Ariane Prefna Mabiri-Ma-Kaya, étudiante à l’Université Marien-Ngouabi, marque sa première aventure dans l’écriture par un roman centré sur une figure féminine, dans un style narratif proche de l’écrivaine camerounaise, Calixthe Beyala.

Née des parents démunis et d’un père polygame, Ndinga est l’unique fille de sa mère. Vaincue par la vie, celle-ci veut voir son rêve se réaliser à travers sa fille. Très belle, charmante, elle l’est et se fait distinguer très tôt car, aucun homme ne peut lui résister. Ainsi, elle fait bien des envieuses.

Ndinga est une calculatrice, seuls les hommes riches l’attirent. « J’aime les hommes riches et je suis l’ennemie des hommes démunis. Cette beauté que le ciel m’a gratuitement accordée s’accroît grâce aux soins des hommes riches. D’ailleurs, je ne mérite qu’eux », lit-on à la page 6. Telle est aussi la volonté de sa mère.

Egoïste, arrogante, ambitieuse, Ndinga rêve d’une vie confortable que ses parents ne peuvent lui offrir, une vie faite de « bonheur, de plaisir, de luxe et de popularité », p. 8. D’un côté et de l’autre de « balade le week-end, le ciné, resto », p. 37. Très vite, elle devient une dévergondée.

L’amour est la thématique qui domine du début à la fin ce roman.  Celui-ci est traité sous plusieurs formes : l’amour maternel, l’amour fraternel, l’amour passion et l’amour raisonnable. Ndinga les expérimente mais une telle vie n’est sans conséquences. Elle portera une grossesse dont elle ignore le père. Elle abandonne sa première fille sur le lit d’hôpital pour continuer sa vie de briseuse des foyers. Enfin, elle ne peut plus mettre au monde.  

Tour à tour, elle connaîtra Prince Miguel, Charden Smith, Jean de Dieu et Krys, son dernier amour à qui elle a expliqué tout son passé ténébreux et avec qui elle adopte un bébé, Trésor. Celui-ci, à 8 ans, voit l’intrusion dans sa maison de Perle, âgée de 12 ans, une jeune fille abandonnée, pour accomplir certaines tâches ménagères desquelles dépend sa survie. Ravissante, séduisante et charmante en grandissant, elle l’est, comme sa mère Ndinga qui ne la reconnaît plus avant de tirer sur « Kaya Sandra Perle Véronique », sa propre fille qu’elle a tant cherchée alors qu’elle était sous son toit et enceintée par Krys, son époux, pendant qu’elle était Outre-mer.

Publié en 2017 par L’Harmattan, ce roman, écrit dans un langage limpide et une syntaxe simple, a une portée pédagogique car, invitant implicitement à la maturité et à la responsabilité.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Couverture du livre

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