Restitution des arts africains : les demandes se succèdent

Samedi 1 Décembre 2018 - 12:39

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Après le Bénin, c'est le Sénégal qui vient de demander à la France le retour de ''toutes les œuvres identifiées comme lui appartenant''.

Le ministre sénégalais de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a déclaré que son pays était "disposé à trouver des solutions avec la France". Il a affirmé que le Sénégal souhaite la restitution par la France de "toutes les œuvres identifiées comme étant celles du Sénégal".

Cette annonce est intervenue quelques jours après la publication d'un rapport sur le patrimoine africain, commandé par le président français, Emmanuel Macron. D'ores et déjà, il est question de restituer "sans tarder" , vingt-six œuvres réclamées par le Bénin qui font partie des prises de guerre de l'armée française en 1892. ''Nous sommes disposés à trouver des solutions avec la France. Si nous avons dix mille [pièces identifiées comme étant originaires du Sénégal], nous souhaitons avoir les dix mille", a soutenu Abdou Latif Coulibaly, lors d'une conférence de presse.

Est concerné en premier chef, le Musée du quai Branly. Il réunit soixante-dix mille des quatre-vingt-dix mille objets d'arts d'Afrique subsaharienne présents dans les musées publics français. A peine élu, Emmanuel Macron avait fait part de sa volonté de restituer à l'Afrique des œuvres d'art conservées en France, notamment ceux du royaume du Dahomey.

Les principales œuvres d'art du Bénin sont rassemblées dans des collections en Angleterre, en Allemagne, en Autriche et surtout en France. L'ambassadeur du Bénin auprès de l'Unesco, Irénée Zevounou, estime que plus de 90% des objets patrimoniaux béninois sont aujourd'hui conservés en France. ''Ces biens ont une âme et [doivent revenir] sur leur terre de création, exposés parmi les leurs, là où tout est en cohérence avec leur essence et où leur histoire révèle davantage leur grandeur que leur asservissement'', déclarait le président béninois, Patrice Talon, dans un discours à l'Unesco, le 1er juin 2018.

Le président français compte "réunir à Paris au premier trimestre 2019 l'ensemble des partenaires africains et européens" pour définir le cadre d'une "politique d'échanges" d'œuvres d'art.

Noël Ndong

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