Campus numérique francophone : quarante chercheurs apprennent à monter des projets

Mardi 4 Décembre 2018 - 17:29

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les Prs Zebaze Togouet Serge-Hubert et Boyomo Onana ont assuré la formation à  des scientifiques issus de dix institutions supérieures, dont deux de la province du Kongo central, sous la houlette de la Direction régionale Afrique centrale et des Grands lacs (Dracgl) de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), du 28 au 29 novembre à la délégation Wallonie-Bruxelles.

Le Pr. Zebaze Togouet Serge-Hubert assurant la formation Inscrite dans le plan d’action du projet régional Afrique centrale de l’AUF, la formation au montage de projet a répondu surtout à un besoin primordial. Pour le Campus numérique francophone (CNF) de l’AUF à Kinshasa, il avait pour but « d’aider ses établissements membres à mieux répondre aux appels d’offres internationaux et, en particulier, à ceux lancés par l’AUF même ». Ainsi, comme l’a dit d’entrée de jeu Élodie Bamowongo aux participants, le séminaire était organisé exprès en prélude au lancement des appels d’offres annuels de l’institution à destination de leurs institutions respectives. Ce, dans l’objectif ultime de leur « donner plus de chance » face à ces consultations régulières. La responsable du CNF leur en a expliqué tous les enjeux partant du double constat dégagé lors des dernières rencontres de la Commission régionale d’experts et du Conseil régional d’orientation stratégique. Elle a, à cet effet, mentionné « le faible taux de proposition de projet aux appels d’offres de l’AUF ». Et qui plus est, a-t-elle dit, « les projets soumis à ces appels sont d’une qualité approximative. Ceci notamment au niveau du respect des canevas et des directives ».

Experts de l’AUF, les Pr Zebaze Togouet Serge-Hubert et Boyomo Onana ont, en deux jours, outillé leurs pairs dans le but de pallier la faiblesse susmentionnée. « Cette formation permet aux collègues d’acquérir plus de compétences pour répondre efficacement aux appels d’offres avec des propositions de projet », a affirmé le premier. Et pour corroborer les propos d’Élodie Bamowongo, il a ajouté qu’au-delà de la faible quantité des projets, l’AUF souligne que « parmi les dossiers soumis très peu sont pertinents et compétitifs ». Aussi a-t-il renchéri, « il est important de soumettre des projets compétitifs car, en Afrique centrale, nous avons très peu de moyens pour travailler mais énormément d’étudiants. Il faut que nous allions chercher le nécessaire qu’il faut pour les aider à réaliser leurs travaux de masters et de thèses ». En définitive, le Pr Zebaze Togouet a formulé ses attentes au Courrier de Kinshasa de la sorte : « Une quarantaine de collègues a participé à cette formation. Si la moitié réussit à rédiger un projet, cela fera vingt pour Kinshasa, ce serait formidable ! ».  Une vue des participants à la Formation au montage de projet

Deux projets intéressants

Pour ce qui est des projets étudiés, l’expert camerounais révèle : « Aujourd’hui, les axes stratégiques de l’AUF sont la qualité et l’employabilité. Nous pensons à ces projets de recherche pour lesquels l’on impose à présent les partenaires économiques permettent aux économies d’entrer dans les universités et permet aussi aux étudiants d’avoir un pied sur le marché et d’être plus facilement sollicités pour un emploi au terme de leurs formations ».

Par ailleurs, il a reconnu avoir été enchanté par deux projets bien ficelés au terme des ateliers. « Des trois groupes de travaux, nous avons entendu deux projets particuliers qui, je le crois, sont peaufinés, et pourront avoir des financements. L’un est sur la problématique de la restitution des biens culturels au Congo. Il est formidable d’abord parce qu’il traite un sujet d’actualité mais encore, il va apporter une plus-value à l’économie culturelle. L’autre porte sur le numérique, un logiciel libre. Nous sommes des pays pauvres, nous achetons des ordinateurs et devons être “up-to-date“, mais travaillons généralement avec des logiciels payants que nous n’avons pas les moyens d’acquérir. Les logiciels libres vont nous permettre d’avoir les mêmes compétences que les autres gratuitement », a reconnu le Pr Zebaze Togouet.

Pour sa part, le Pr Boyomo Onana s’est dit peiné de constater « que l’on restitue des fonds au bureau central de l’AUF faute de bons projets ». Également chercheur à la faculté de sciences à l’Université Yaoundé I, à l’instar du chercheur précité, il a soutenu que le renforcement de capacités auquel il a contribué à Kinshasa est dans « une série de formations dont deux précédentes au Cameroun ». Et d’ajouter : « d’autres experts sont partis à Bukavu pour un séminaire les 3 et 4 décembre. Nous avons la mission de passer par tous les établissements du bureau de la Dracgl ».

La remise de brevets au terme de la formationDu côté des bénéficiaires de la formation Esther Landu Moyo, professeure, nous a confié : « Mon domaine de recherche, c’est l’histoire de l’Église. Nous avons beaucoup de projets et encadrons des étudiants dans la recherche et la réalisation de leurs travaux de fin de cycle. Grâce à la formation, je suis capable d’élaborer convenablement des projets alors qu’avant, je le faisais plutôt à ma façon ».  Kandolo de l’ISC a déclaré: « Globalement, la formation a été très satisfaisante eu égard déjà à la qualité des animateurs. L’objectif poursuivi a été atteint parce qu’à présent, nous sommes en mesure de formuler des projets bancables dont nous pourrons obtenir des financements. Seulement, le temps imparti était court, surtout pour les groupes d’ateliers. J’espère que prochainement, l’AUF en aménagera plus, va ajouter une séance d’atelier de plus ».

Notons que les établissements membres de l’AUF sont estimés à ce jour à huit dans la capitale. Sur la quarantaine des participants, l’Université de Kinshasa  a fourni le lot le plus important, soit huit chercheurs. Les sept autres en ont fourni la moitié. Il s’agit respectivement de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication ainsi que des Instituts supérieurs de commerce et des techniques appliquées. Mais aussi les Universités catholique du Congo et Protestante au Congo; les Universités Libre de Kinshasa et Pédagogique nationale. Quant aux deux du Kongo central, l’Université Kongo et l’Université président Kasa-Vubu, leur quota de participation était plus inférieur à raison de deux par institution.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le Pr. Zebaze Togouet Serge-Hubert assurant la formation Photo 2 : Une vue des participants à la Formation au montage de projet Photo 3 : La remise de brevets au terme de la formation

Notification: 

Non