ONU : adoption de la Déclaration sur les droits des paysans

Mercredi 19 Décembre 2018 - 13:15

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La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, s'est félicitée de l'adoption du texte par l'Assemblée générale.

 

Le vote en plénière de la 73e Assemblée générale des Nations unies a conclu, le 17 décembre à New York, le processus d’adoption de la Déclaration des droits des paysans et d'autres personnes travaillant dans les zones rurales. Le document s'appuie sur les normes internationales en vigueur qui concernent les droits de plus d'un milliard de personnes, notamment les paysans, les travailleurs ruraux, les petits exploitants agricoles, les pêcheurs, les pasteurs et autres, en fournissant aux États des indications détaillées sur leurs droits. L’accent doit maintenant être mis sur son application.

« Cette déclaration est un outil important qui devrait garantir et réaliser les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales. Nous exhortons tous les États à mettre en œuvre la déclaration avec diligence et transparence, en garantissant aux paysans et aux communautés rurales l’accès et le contrôle des terres, des semences paysannes, de l’eau et autres ressources naturelles », a déclaré Elizabeth Mpofu, paysanne au Zimbabwe et coordonnatrice générale de la Via Campesina- Mouvement paysan international.

« Les paysans nourrissent le monde » mais leurs droits sont souvent compromis, « y compris leur propre droit à l'alimentation », a pour sa part déclaré la responsable des droits de l’homme, avant d’indiquer que dans de nombreuses régions, les paysans « font face à des situations terribles aggravées par un déséquilibre des pouvoirs dans les relations économiques » et signifié l'absence de « politiques susceptibles de promouvoir les droits des paysans ».

Elle a souligné la vulnérabilité des femmes « en raison de la discrimination illégale généralisée qui restreint leur accès, leur utilisation et leur contrôle de la terre ». Michelle Bachelet a rappelé que des inégalités de rémunération subsistent, indiquant que les paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales sont « particulièrement vulnérables » aux impacts du changement climatique et de la destruction de l'environnement.

Protéger les paysans

Avec cette déclaration, Michelle Bachelet espère renforcer l'engagement des États à tous les niveaux de défendre et de protéger les droits et la dignité des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales. Les paysans « jouent un rôle clé dans la préservation de notre culture, de notre environnement, de nos moyens de subsistance et de nos traditions et ne doivent pas être laissés pour compte lorsque nous mettons en œuvre l'Agenda 2030 pour le développement durable », a-t-elle rappelé. Et Elizabeth Mpofu de renchérir :« En tant que paysans, nous avons besoin de la protection et du respect de nos valeurs et de notre rôle dans la société pour parvenir à la souveraineté alimentaire ».

Maintenant que la déclaration constitue un instrument juridique international, la Via Campesina et ses alliés se mobilisent pour soutenir les processus de mise en œuvre à niveau régional et national. « En tant que paysannes du monde entier, nous allons nous mobiliser et nous joindrons nos efforts dans nos pays respectifs en vue de faire pression pour l’élaboration de politiques et de stratégies visant à contribuer à la reconnaissance, à l’application et à la responsabilisation de nos droits. Les violations de nos droits causées par l’accaparement des terres, les expulsions forcées, la discrimination fondée sur le sexe, le manque de protection sociale, l’échec des politiques de développement rural et la criminalisation, peuvent maintenant, grâce à la reconnaissance internationale formelle de cette Déclaration, être abordées avec un poids juridique et politique accru », a assuré la coordonnatrice générale de la Via Campesina.

Le processus qui a duré dix-sept ans fut initié par le mouvement paysan international de La Via Campesina, soutenu par de nombreux mouvements sociaux et des organisations alliées, comme Fian et Cetim.

Josiane Mambou Loukoula

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