Couleurs de chez nous : mort subite

Vendredi 11 Janvier 2019 - 11:17

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Il arrive qu’un individu bien portant et vaquant à ses occupations tombe et décède. Sans compter ces décès qui surprennent les nôtres dans le sommeil.

Le même phénomène se constate sur la circulation routière : des véhicules, des voitures qui ont subitement de la peine à démarrer malgré tous les efforts des conducteurs. Quand cela arrive aux voitures neuves et ayant fait l’objet de contrôles techniques, les interrogations sont nombreuses si seulement il ne s’agit pas d’une panne sèche due au manque de carburant.

A Brazzaville, « la mort subite » des automobiles devient si récurrente au point d’interpeller vu les nombreux embouteillages qu’elle provoque.  Ces cas arrivent souvent devant les feux rouges qui contraignent les voitures à marquer un stop. Des feux rouges considérés comme un cauchemar par certains conducteurs dont l’état des véhicules pose problème. Il s’agit de ces vieux tacots montés à partir d’un assemblage d’éléments épars récupérés ici et là. Des véhicules orientés vers le transport du charbon, du bois et même du matériau de construction. Enfin, des véhicules avec des formes et des couleurs diverses et variées.  

Autre endroit occasionnant ces morts subites : les pentes. Il est, en effet, très difficile pour des véhicules à la santé précaire de monter une pente. Connaissant ce qui leur arrive, les autres automobilistes qui les suivent préfèrent souvent garder la distance (ce qui est recommandé !) pour ne pas les subir à l’avant au moment d’une marche arrière forcée. Il fut une époque, et cela se poursuit, où des aides-chauffeurs devaient descendre pour poser une pierre ou un morceau de bois conséquent sous le pneu afin de le bloquer. De le « caller », selon le langage ici admis.

En évoquant ce scénario, on aura une pensée pour ces nombreux voyageurs abandonnés dans la savane ou contraints de marcher sur une longue distance, parce que le véhicule sur lequel ils sont montés a connu une mort subite.

Entre le cauchemar des uns et le calvaire des autres, on pointera du doigt ce plaisir que prennent certains automobilistes de laisser longtemps sur la route, ou pour l’éternité, leurs camions frappés par la mort subite.

Dans les villes du Congo, de nombreuses rues sont désormais « interdites » de passage aux véhicules à cause de ce genre de situations.  Sur les grandes artères, avenues principales ou dans les rues, il est fréquent de retrouver un camion ou une voiture abandonnés depuis des lustres. Nous n’évoquerons pas ici les cas des carcasses car chaque Brazzavillois sait ce que ce dossier a produit.

Au sujet des morts subites, certains citoyens ont le regard tourné vers les autorités compétentes qui laissent rouler des véhicules visiblement bousillés, avec des barres de direction qui lâchent, des tuyaux d’échappement qui ne répondent plus mais répandent du vacarme et de la fumée.

Est-ce acceptable que des personnes voyagent dans des véhicules dignes de transporter du bétail ? Tel est le triste spectacle qui se développe dans les villes et localités congolaises. Si l’on y lit de la résignation pour ces usagers obligés de s’entasser, faute de mieux, quid des pouvoirs publics qui affichent une indifférence  condamnable ? Une affaire de sécurité publique ! 

Van Francis Ntaloubi

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