Consommation : quiproquo autour de l’arrêté prohibant la vente du pain par les étrangers

Lundi 14 Janvier 2019 - 18:21

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Les consommateurs interprètent diversement l’arrêté du ministre en charge du Commerce, Claude Alphonse Nsilou, réglementant la commercialisation du pain et des produits de pâtisserie en République du Congo.

Selon le texte, « le transport pour la livraison et la vente du pain et des produits de pâtisserie sont exclusivement réservés aux personnes physiques de nationalité congolaise ».

Nulle part, il évoque l’interdiction aux étrangers de procéder à la fabrication du pain et des produits de pâtisserie sur le sol congolais, comme l’interprètent malencontreusement certains consommateurs.  

Le pain fait partie des aliments les plus prisés dans les grandes agglomérations du pays. Depuis un certain temps, le transport et la vente de cette denrée alimentaire sont effectués dans les conditions précaires.

« Le pain est mis dans les conditionnements non commodes et vendu parfois à même le sol. L’on se sert des motos et des moyens inadaptés pour le transporter. Ces pratiques exposent les consommateurs aux maladies liées au manque d’hygiène », déplore un consommateur du pain.

L’arrêté du ministre du Commerce commande que le pain et les produits de la pâtisserie soient mis à l’abri des mauvaises conditions d'hygiène. Il interdit également l’usage des véhicules de transport en commun ou d’autres moyens non adaptés pour en assurer la livraison aux vendeurs.   

« Toute infraction aux dispositions du présent arrêté sera sanctionnée conformément aux textes en vigueur », prévient le texte du gouvernement.

Les unités de production du pain sont en majorité tenues par les ressortissants étrangers. Certains d’entre eux font travailler leurs employés, parmi lesquels les Congolais, au mépris des dispositions du code du travail.

Selon le secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs, Mermans Babounga, la réaction du ministère du Commerce arrive un peu tardivement.

 « C’est bien mais, ce n’est pas assez. Il fallait traiter cette restriction dans sa globalité car, la chaîne de distribution et de vente de plusieurs produits se trouve entre les mains des étrangers. En plus, il serait mieux de les consulter pour éviter toute interprétation xénophobe », dit-il.

D’après lui, les Congolais attendent toujours la publication des textes d’application sur l’exercice du commerce et la loi sur la protection des consommateurs.

Christian Brice Elion

Légendes et crédits photo : 

Une vue du pain

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