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Le manque d’expérience, un obstacle à l’emploi des jeunes

Samedi 2 Mars 2019 - 15:45

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Véritable goulot d’étranglement, le manque d’expérience professionnelle empêche de nombreux jeunes gens à la quête de l’emploi d’être recrutés. À peine une semaine et demie, une société dans l’une de nos grandes agglomérations a vu des listes de recrutement qu’elle affichait sur ses murs être déchirées par certains jeunes à la recherche d’emploi. La cause, parmi les critères exigés, il fallait avoir cinq ans d’expérience validée par les sociétés antérieures au sein desquelles le postulant a presté. Un vrai frein laissant ainsi ces jeunes gens dans un désarroi difficile à contenir.

Il est clair que parmi ces nombreux jeunes gens qui cherchent à être insérés professionnellement, la plupart n’ont jamais travaillé quelque part et sont ainsi à la quête de leurs premiers emplois, après des écoles de formation, des facultés, des instituts et autres cadres d'apprentissage. Alors pourquoi donc, diable, ces entités socio-professionnelles persistent-elles dans ce critère combien sélectif ?

Et pourtant, dans tous les secteurs, les formations sur le tas se font toujours et façonnent de plus en plus le savoir-faire de ceux qui intègrent nouvellement la structure. À quoi bon revenir sur ces critères qui sont de nature à augmenter le nombre de chômeurs au pays ? On ne peut acquérir de l'expérience qu'après avoir travaillé, alors pourquoi ne pas embaucher les jeunes et ensuite les apprendre les ficelles du métier sur le plan pratique. En tout cas si tel était toujours le cas, la Fonction publique n'aurait jamais recruté car les agents de l'Etat sont au départ des jeunes recrues qui arrivent simplement avec la formation théorique des écoles, instituts et universités. 

Et comme ces exigences persistent, on a comme l’impression que ces annonces  de recrutement dans telle ou telle autre société ne constituent qu'un leurre. Pire encore,  quand une société annonce un recrutement, le délai de dépôt de dossier de candidature  est souvent court, rarement au-delà de deux semaines. Apparemment, les dés sont toujours pipés au  départ pour les pauvres postulants car les proches sont informés bien avant et s'y prennent à temps. Le reste n'est que du bluff. De l'argent perdu pour rien par ces postulants pour constituer le dossier. C’est méchant !

Honnêtement, les critères tels qu' "avoir au moins une expérience de dix ans", "avoir travaillé dans une structure similaire pendant sept années", etc., devraient disparaître. Car ne dit-on pas qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre ? Sur cette question, Dominique Garreau de Loubresse a écrit : « L’essentiel de nos connaissances s’acquiert de manière informelle, par un apprentissage permanent qui nécessite une ouverture à de nouvelles situations, une interaction profonde avec les autres, voire une certaine dose de sérendipité ».

Que la nouvelle structure nationale qui s’en chargera de la question de l’emploi des jeunes, née sur les cendres de l’ancien Office national de la main d’œuvre et de l’emploi, serve d’interface entre ces jeunes et ces structures socio-professionnelles. En clair, si cela n’est pas vite vu et pris en ligne de compte, le taux de jeunes chômeurs à la quête de leurs premiers emplois ne fera qu’augmenter. Véritable problème pour les décideurs.  Affaire à suivre !

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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