Suspension de l’installation du Sénat : l’IRDH salue la décision du chef de l’Etat

Mardi 19 Mars 2019 - 14:30

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La mesure prise le 18 mars par le président de la République, soutient l'association, est conforme à l’article 69 de la Constitution qui lui donne le pouvoir d’assurer, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, des institutions ainsi que la continuité de l’Etat.

Le chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, a décidé, à l'issue d'une réunion interinstitutionnelle qu'il a présidée le 18 mars, à Kinshasa, de suspendre l'installation du nouveau Sénat et l'élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces. Cette décision, prise eu égard à la clameur publique alléguant les faits d'une corruption généralisée ayant émaillé l'élection sénatoriale, a été vivement saluée par l'Institut de recherche en droits humains (IRDH), dans son bulletin électronique du 19 mars. Déjà, la veille de cette rencontre interinstitutionnelle, cet institut invitait le président de la République à prendre des mesures urgentes pour assurer l’avenir du pays, voyant se dessiner un schéma classique verrouillé par des mécanismes de gestion taillés sur mesure. L’IRDH disait craindre de voir que la pression populaire qui était focalisée sur la personne de l'ancien président de la République s’éparpille vers des nouveaux dirigeants qui seront perçus, à tort ou à raison, comme obstruant une vie normale dans la paix, la sécurité et la justice sociale.  

Estimant que la mesure prise par le président de la République fait partie de ses prérogatives reconnues par la Constitution, notamment à son article 69, l'IRDH note qu'il s'agit là déjà de la lutte amorcée contre les antivaleurs dont la corruption, en vue de « couper la tête à ce serpent » qui risquait de grandir jusqu’à gangrener tout l’appareil de l’Etat, compromettant ainsi l’avenir du pays. Aussi recommande-t-il, par ailleurs, aux acteurs politiques de participer effectivement à cette lutte, pilier de la moralisation de la vie publique. Il exhorte les animateurs d’institutions publiques à consolider la liberté d’expression des opinions, même lorsque celles-ci sont contraires aux leurs ou à celle du président de la République.

Ainsi, en attendant l'aboutissement des enquêtes, l’IRDH se réjouit du fait que le parquet général près la Cour de cassation ainsi que ses ramifications en provinces ont été instruits d’ouvrir des enquêtes sur la série d’accusations de corruption généralisée des députés provinciaux, lors de l'élection du 15 mars. Ces enquêtes vont viser aussi bien les corrompus que les corrupteurs, pour faire la lumière sur cette situation.

Notons qu'avant la tenue de ce scrutin, le procureur général près la Cour de cassation, ayant eu vent de la corruption des députés provinciaux par certains candidats sénateurs, avait demandé son report. Mais s'en tenant au respect de son calendrier, le président de la Commission électorale nationale indépendante avait refusé de donner une suite favorable à cette requête.

 

Lucien Dianzenza

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