Arts plastiques : un plaidoyer pour la libre exportation des œuvres

Jeudi 16 Mai 2019 - 20:56

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L’Association des plasticiens de la rue Mbochi expose et vend librement ses œuvres à Brazzaville. Mais les touristes qui s’en procurent ne peuvent pas quitter le pays avec à cause des douanes et de la police aux frontières qui les taxent trois fois plus cher et sont obligés de les restituer.

La désolation est immense. La situation causée par les services des douanes et de l’immigration aux frontières, principalement à l’aéroport international Maya Maya, constitue un véritable obstacle à la vie des plasticiens qui ont déjà des difficultés à écouler leurs œuvres d’art. « On a eu des produits vendus mais qui nous sont ramenés par les acheteurs parce qu'arrivés à l’aéroport, ils ont des complications à la frontière. Nous sommes obligés de restituer l’argent. Ce qui ne nous aide pas », a indiqué Jean Thierry Odingapoko, président de l’association.

Les artistes plasticiens proposent à des clients potentiels les tableaux de peinture, de la sculpture sur bois, du métal bâti sur cuivre, du bronze et du malachite. Des œuvres d’art bon marché très louées par les Congolais et les étrangers en séjour à Brazzaville, parce que de haute qualité et de haute facture. Une véritable intelligence au service de la culture et de l’art.

Malheureusement, l’association souffre de l’indifférence accrue de la part des ministères de la Culture et des arts ainsi des Petites, moyennes entreprises et de l’artisanat. « Ces deux ministères nous envoient des agents maintes fois pour nous enregistrer. Nous déclinons nos identités, mais une fois partis, ils ne reviennent plus », a lâché Jean Thierry Odingapoko.

La direction générale de l’Artisanat a un budget de soixante-quinze millions francs CFA par an, même si son directeur général, Serge Mondélé, pense que ce secteur ne bénéficierait pas suffisamment de regard et de moyens des pouvoirs publics.

Aujourd’hui, les artistes plasticiens sont obligés de s’organiser en association pour participer à des expositions. Ceux de la rue Mbochi survivent grâce à des expositions organisées par des individualités, à l'exemple de celle de l’Organisation mondiale de la santé à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars de chaque année, ou encore récemment par le ministère de la Recherche scientifique. Des occasions rares, à en croire Jean Thierry Odingapoko qui estime que « cela devait se faire de façon régulière ». « On s’est organisé en association pour que nous fassions entendre notre voix auprès des autorités, qu’elles sachent que nous existons», a-t-il expliqué.

L’avenir de ce travail est rassurant malgré les difficultés et le manque d’intérêt des pouvoirs publics, tel que le pense l’Association des plasticiens de la rue Mbochi. Mais celle-ci devrait se rapprocher de l’Agence nationale de l’artisanat (Ana), un établissement public à caractère industriel et commercial qui a pour rôle l’encadrement technique des artisans et la promotion de leurs œuvres. Elle organise des formations pour le renforcement de leurs  compétences techniques et réunit des conditions pour leur participation à des salons et mini salons, des expositions pour la visibilité de leurs produits au Congo et à l’étranger. En vue d’amener les artisans à mieux s’organiser, l’Ana les a réunis autour de la Fédération des artisans du Congo. Une fédération que cette association devra intégrer pour son essor.  

A Ferdinand Milou

Légendes et crédits photo : 

Des tableaux des artistes plasticiens de la rue Mbochi, à Brazzaville

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