Crise centrafricaine : Youssou Ndour entend livrer des spectacles de paix à Bangui

Youssou Ndour estime que les artistes ont leur mot à dire dans la crise qui secoue actuellement la République centrafricaine. Il souligne, par ailleurs, le pouvoir de la musique qui permet de prendre des raccourcis dans des situations de crise, de rassembler un large public autour d’un idéal, qui est la musique, et qui peut faire en sorte que tout le monde parle le même langage. « Nous pouvons participer à amener la paix dans ce pays qui nous est si cher (...) La population là-bas va écouter et nous sommes prêts aussi à aller leur parler en cas de besoin », déclare-t-il sur Jeune Afrique.

L’ancien ministre sénégalais de la Culture s'est dit affligé par des images montrant des musulmans et des chrétiens se battre dans un même pays et sur une même terre. « Ce n'est pas un obstacle d'avoir des religions différentes, c'est plutôt une richesse », assure-t-il, s'adressant aux Centrafricains. Youssou Ndour a conclu en garantissant sa ferme volonté d’impulser une forte solidarité internationale pour le retour de la paix définitive en République centrafricaine.

La chanteuse Idylle Mamba, native de Bangui mais vivant au Cameroun, appelle pour sa part à une mobilisation de toutes les forces vives pour sortir la Centrafrique de la crise qu’elle traverse. « Que l'on soit artiste ou acteur économique, politique, il faut se mobiliser pour pouvoir ramener la paix parce qu'il y a énormément de souffrances en ce moment. Il faut agir car il y a urgence », conclut-elle.

Rappelons que la République centrafricaine est en proie à des violences depuis le coup d’État du 24 mars 2013 lorsque les rebelles de la Séléka ont renversé le président François Bozizé du pouvoir. Depuis lors, le pays a connu une première transition avec Michel Djotodia jusqu’au 10 janvier 2014, lorsque la communauté internationale l'a poussé à la démission lors du dernier sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cééac), tenu à N’Djamena au Tchad. Une lueur d’espoir semble revenir avec l’arrivée de Catherine Samba-Panza à la tête de la transition, élue le 20 janvier, par le Conseil national de transition, et qui a officiellement pris ses fonctions trois jours plus tard.