Délinquance faunique : persistance d’abattage de gorilles dans la Sangha

Le braconnier Lack Delphin, présumé auteur de cet acte infâme, est basé dans la localité de Sembé, située dans le département de la Sangha, au nord Congo. Ce dernier a été soupçonné d’avoir abattu un gorille dans la forêt de Messok-dja, non loin de la concession forestière SYFCO, une unité forestière d’aménagement.

Il s’est trouvé en garde à vue au poste de gendarmerie  de Souanké, le 28 Septembre, qui  ensuite saisi  le commandant de compagnie de Sembé et décide de présenter le contrevenant devant le procureur près le Tribunal de Ouesso afin qu' il réponde de ses actes. 

La Forêt de Messok-Dja, est à cheval entre les districts de Sembé et Souanké et, est classé sur l’agenda du ministère de l’Economie Forestière comme future aire protégée. « Ces chasseurs mal intentionnés ne cessent de combattre les efforts du gouvernement et de leurs partenaires dans le cadre de la lutte anti-braconnage »,  s’est indigné, Corneille Kutia-Kwa-Nzambi Moukson, assistant juridique du projet WWF-ETIC.

Notons que le délinquant  a été interpellé au cours d'une patrouille anti-braconnage organisée par le projet Espace Tridom Interzone Congo (ETIC), basé à Sembé en collaboration avec les agents du ministère de l’Economie forestière et du développement durable (MEFDD) et, appuyé par le Fonds Mondial pour la nature (WWF). L’espèce gorille étant intégralement protégée, risque d’exposer Lack Delphin à une peine maximale de 5 ans ferme et des amendes.

Récit des faits

Dans la matinée du 27 septembre 2015 le braconnier Lack Delphin entend les cris de gorilles qui s’amusaient paisiblement dans la future  aire protégée de Messok-Dja, il entreprend alors de les abattre. Il cible et atteint en pleine poitrine le mâle perché sur un arbre à base d’un Calibre 12, et le pauvre gorille guide de troupe perd sa vie.

L’équipe WWF-ETIC en mission de  patrouille dans la zone remarque la présence de plusieurs chasseurs qui s’organisent de façon à veiller sur les infractions qui peuvent y survenir, peu après, il met alors la main sur le nommé Lack Delphin qui l’aurait abattu un peu plus tôt  dans la matinée dans le but de le commercialiser. 

« Disons que les pistes érigées par les concessions forestières favorisent les activés de braconnage, permettent aux braconniers d’accéder aux forets profondes. Ils mettent en péril l’espoir d’un éco-tourisme forestier favorable dans les forêts de Messok-Dja, l’une des rares forets les plus riches du Congo qui mérite alors d’être protégée. Les concessions forestières devraient tenir des économats pour le contrôle des personnes et moyens,  fermer les pistes ouvertes après usage malheureusement ces pratiques sont très peu observées » a suggéré Corneille Kutia-Kwa-Nzambi Moukson.

Pour rappel, le Congo est signataire de la Convention de Washington et l’abattage d’une espèce intégralement protégée est strictement interdite suivant la classification de l’arrêté N°6075 MDDEFE/CAB déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées. L’article 37 de la loi n°37-2008 du 28 Novembre 2008   sur le faune et les aires protégées  est très explicite même sur les peines et les amendes à payer.