France – exposition : « Les grandes robes royales » de Lamyne M

C’est dans la ville de Saint-Denis, ville où la France a ses origines profondes et, en même temps, ville où cohabite une centaine de nationalités recensées que Lamyne M., artiste du textile et de la mode venu du Cameroun, a pu réaliser ses œuvres. Au total, treize robes ont été créées, taillées pour la plupart dans le wax, en Bazin et sportwear  tissus particuliers à base de coton consommé principalement en Afrique. Huit sont présentées au cœur du monument national, les cinq autres prenant place dans les structures de la ville de Saint-Denis. Conduit en partenariat avec des élèves du lycée professionnel « La Source », à Nogent-sur-Marne, et des femmes de la maison de quartier Floréal de Saint-Denis, cette exposition est l’aboutissement d’un projet collaboratif.

Inspirées des robes gisantes portées par les reines et les princesses ensevelies dans la nécropole royale, sept créations de « robes géantes » de trois mètres de hauteur et une de quatre mètres sont exposées dans les chapelles de la crypte de la basilique de Saint-Denis. Elles sont composées des coupes, des tissus, des ruchés et plissés du monde entier et ont été conçues en hommage à la beauté des princesses, à la grandeur des femmes, et à la ville cosmopolite de Saint-Denis avec ses 124 nationalités, ville d’adoption de l’artiste.

La présentation des créations des « Grandes robes » vient fort à propos « nous rappeler que le patrimoine constitue un trésor qui n’attend que d’être partagé pour prendre toute sa valeur », confie, dans la préface de présentation de l’exposition, Philippe Belaval, président du Centre des monuments nationaux de France. Du coup, la basilique de Saint-Denis offre au regard du visiteur une sorte d’invitation au voyage dans le temps, dans l’histoire et bien au-delà du continent européen.

À propos de Lamyne M., il est décrit comme aimant travailler le tissu. Celui des fils entrecroisés, assemblés, comme celui des hommes et des femmes mélangés. Le tissu textile autant que le tissu social et culturel. Le tissage et le métissage. En lui, se cultivent des convictions de la nécessité de partager. Il est né en 1977 à N’Gaoundéré, au Cameroun, et il est arrivé en France en 2005. Son art évoque et questionne le monde. Tel est le cas de cette exposition où, au-delà de la démarche esthétique, l’artiste s’engage également dans une démarche au sens large et noble du terme.

Voilà comment l’artiste venu du Bassin du Congo à travers le temps, s’approprie l’Histoire de France, rassemble autour de l’art, les différentes cultures en revisitant avec des habits neufs, Constance de Castille , Frédégonde, Isabelle d’Aragon ou Marguerite de Flandre à qui on accorde le fait d’être visionnaire dans le domaine de l’écologie et de l’écosystème en son temps.