Journée de la femme à Sibiti : une grande marche de soutien en faveur des droits de la femme

Toutes vêtues de pagnes vert, violet, bleu ou aux couleurs de la nation, les femmes ont marché de l’école primaire de Moussanda jusqu’au complexe sportif de Sibiti (près d’un kilomètre), où une marée humaine attendait impatiemment le déroulement du meeting. La marche a mobilisé des milliers de femmes venues des districts de Mayéyé, Bambama, Zanaga, Komono , Sibiti et quelques délégations en provenance d’autres départements du Congo.

Comme à Djambala l’an dernier, la traditionnelle marche des femmes a été également conduite cette année par l’épouse du chef de l’État, Antoinette Sassou N’Guesso, marraine de la municipalisation accélérée dans le département de la Lékoumou, la ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Catherine Embondza Lipiti, aux côtés de nombreuses autres femmes issues des milieux politiques et administratifs.

Sur le sens à donner à cette mobilisation, l’épouse du chef de l’État a répondu en ces termes : « À travers cette marche, nous voulons démontrer que les femmes sont unies et solidaires. C’est une fête des femmes que nous voulons tournante, surtout dans les départements où sont exécutés les travaux de la municipalisation accélérée. C’est une manière pour les femmes de s’exprimer dans la lutte pour réclamer leurs droits restés longtemps aux oubliettes. La journée du 8 mars s’inscrit dans la longue marche des femmes pour s’opposer à la remise en cause de leurs droits et pour conquérir l’égalité réelle entre les hommes et les femmes, facteur d’émancipation humaine. » Lors du rassemblement organisé au complexe sportif de Sibiti, Antoinette Sassou N’Guesso a pris la parole pour encourager toutes les femmes rurales du Congo en général et celles du département de la Lékoumou en particulier, à plus de dynamisme afin de matérialiser le combat contre la pauvreté en milieu féminin.

La ministre Catherine Embondza Lipiti a, dans son discours, exhorté le public à bannir toutes les discriminations et l’injustice dont sont victimes les femmes, afin de promouvoir l’égalité en droit entre l’homme et la femme, et de donner les mêmes chances et les mêmes opportunités aux filles et aux garçons, aux femmes et aux hommes dans tous les domaines de la vie. « Au moment où nous célébrons la 104^e Journée de la femme, il sied de souligner que dans notre pays, l’égalité homme femme n’est pas encore effective du fait de la persistance de plusieurs pesanteurs socioculturelles », a-t-elle précisé.

Après avoir mis en lumière les combats contre les violences faites aux femmes en 2013, la lutte contre la pauvreté et la faim par l’autonomisation des femmes en milieu rural en 2012, ou encore l’accès à l’éducation, à la formation et aux sciences pour permettre aux femmes de trouver un travail décent en 2011, l’ONU a choisi pour thème en 2014 : « L’égalité pour les femmes est un progrès pour tous ».

Des jeunes filles de 8 à 13 ans vaccinées contre le cancer du col de l’utérus

La Journée internationale de la femme étant inscrite dans l’optique d’améliorer l’état de santé de la femme et surtout celui de la jeune fille, l’épouse du chef de l’État a procédé au lancement de la campagne de vaccination contre les papillomavirus humains. Initié par la Fondation Congo Assistance, le vaccin est destiné aux jeunes filles de 8 à 13 ans, mais aussi à toutes les femmes qui n’ont pas encore eu leurs premiers rapports sexuels. Il sera administré gratuitement dans tous les districts que compte le département de la Lékoumou. Ainsi, neuf petites filles ont été choisies pour être vaccinées. « C’est un vaccin spécifique que nous venons d’introduire dans nos activités vaccinales. Il ne peut être administré qu’aux femmes qui n’ont pas encore perdu leur virginité. C’est un nouveau vaccin donc nous allons observer s’il n'y a pas de manifestations secondaires », a expliqué le directeur général de la santé de la Lékoumou, Jean Raoul Chocolat. « Nous allons renforcer la mobilisation et la sensibilisation des femmes afin qu’elles adhèrent. Cette campagne se fera en stratégie fixe et avancée pour faire bénéficier les adolescentes de Sibiti, Zanaga, Komono, Bambama et Mayéyé en plus grand nombre », a-t-il ajouté.

Signalons que le cancer du col de l'utérus est causé dans la grande majorité, par une infection due au virus du papillom humain (HPV). Ce virus entraîne des changements des cellules au niveau du col de l’utérus, développant avec le temps un cancer lorsque la jeune fille atteint 30 à 40 ans, d’où l’importance de la vaccination avant qu’elle ne commence ses activités sexuelles.

Le prix de la meilleure élève de la Lékoumou a été lancé

La marraine de la municipalisation accélérée a également eu à son programme, le lancement de l’appui à l’entreprenariat féminin, avant de lancer le prix de la meilleure élève de la Lékoumou. Ces activités sont une initiative du Réseau Diva Airtel, dont l’épouse du chef de l’État est la marraine. Orienté prioritairement vers les jeunes filles scolarisées, l’appui à l’entreprenariat vise à promouvoir l’excellence à travers l’émulation. « Le projet d’appui à l’entreprenariat féminin traduit la constance de l’action de l’épouse du chef de l’État en faveur de la promotion et de l’intégration économique et sociale de la femme congolaise. Ces jeunes filles, pépinière de l’excellence féminine, sont préparées à relever le grand défi de la parité », a déclaré la directrice de cabinet de l’épouse du chef de l’État, Blandine Loumandé. S’agissant du prix de la meilleure lycéenne du département de la Lékoumou, il sera remis au mois d’août lors de la célébration du 54^e anniversaire de l’indépendance du Congo.

Dons aux personnes âgées

À la faveur du 8 mars, et suite aux dégâts causés par les éléphants auprès de la population de Bambama et Komono, la Fondation Congo-Assistance (FCA) a distribué des vivres et des produits de première nécessité aux personnes du troisième âge. Cette remise de dons a été initiée par la présidente de la FCA, en vue de permettre aux personnes vulnérables de bien profiter des festivités organisées à l'occasion de la Journée de la femme. Ainsi, 250 personnes en provenance des cinq districts de la Lékoumou, ont reçu des kits alimentaires (riz, savon, huile, sel, sucre, poisson), des kits vestimentaires et autres produits de première nécessité. 

La cérémonie de remise de dons s’est très vite transformée en un moment de réjouissances. Les bénéficiaires n’ont pas hésité à remercier l’épouse du chef de l’État pour ce geste généreux.

Une exposition vente, un espace de promotion des produits confectionnés par les femmes

Plus de cent exposantes venues des cinq districts du département ont occupé les stands de l’exposition vente qui se tenait à l’école primaire Henri Bounda de Sibiti, sous la houlette du ministère de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement. Stand après stand, la ministre de tutelle a tenu à visiter l’ensemble des exposants pour découvrir leur savoir-faire, et leur prodiguer des conseils et des encouragements. 

Les visiteurs ont été émerveillés par la diversité des produits exposés. En effet, à travers cette exposition vente, les femmes du département de la Lékoumou ont démontré de quoi elles sont capables. Les visiteurs n'ont eu que l'embarras du choix parmi tous les produits vivriers cultivés par les femmes dans cette contrée (manioc, patate douce, arachide, aubergines, légumes, feuilles de manioc communément appelées sakasaka, courges, banane plantain, etc.). Plusieurs stands exposaient également des articles confectionnés de belle qualité, tels que des paniers et des chapeaux en liane et en tissu.

Le souhait de ces femmes vendant leurs produits, est que ceux-ci soient consommés par les populations. En effet, l’objectif de cette exposition était de promouvoir les produits des femmes, issus de la transformation agropastorale et artisanale.